Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a assuré que «l’Algérie milite pour la formation d’un prix juste et raisonnable» du pétrole. A quelques heures de la tenue de la réunion informelle des producteurs de pétrole, prévue aujourd’hui à Alger, le scepticisme et les rumeurs vont bon train quant à l’éventualité d’un accord à court terme pour stabiliser le marché. Dès l’entame des travaux de la 15e édition du Forum international de l’énergie, hier, au tout nouveau Centre des conférences d’Alger, l’espoir d’un consensus imminent au sein de l’OPEP était d’emblée douché par les propos du ministre iranien du Pétrole qui a déclaré à la presse que son pays ne gèlerait pas sa production dans l’immédiat. Dans son discours d’ouverture devant le gotha pétrolier mondial, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait pourtant insisté sur la nécessité d’une entente entre les principaux acteurs énergétiques «pour aboutir à un accord sur les niveaux de production afin de conforter durablement les cours». Faute de quoi, a-t-il tenté d’alerter, «les marchés connaîtront des perturbations si graves qu’elles mettraient en péril, à terme, la viabilité de l’industrie pétrolière et entraîneraient l’économie mondiale dans un long cycle de récession». Aussi, a-t-il assuré, «l’Algérie milite pour la formation d’un prix juste et raisonnable», qui permettrait, selon lui, à la fois d’investir dans la chaîne énergétique, de rémunérer les producteurs mais aussi de sécuriser l’approvisionnement des consommateurs et la stabilité des marchés. Ainsi réitérée par le Premier ministre devant les principaux acteurs de la scène énergétique mondiale, la position de l’Algérie reflète tous ses efforts déployés ces dernières semaines, afin de parvenir à rapprocher les visions entre les producteurs de pétrole en vue d’un accord pour stabiliser les prix. Hier encore des tractations continuaient à être menées par l’intermédiaire du ministre de l’Energie, Noureddine Boutarfa, afin de concilier les positions divergentes des deux têtes d’affiche du marché pétrolier que sont l’Iran et l’Arabie Saoudite, dont dépend en définitive la possibilité d’un accord de gel de production pour stabiliser le marché. Entre-temps de folles rumeurs faisaient état d’un retrait du processus de négociations d’un autre gros producteur de brut, à savoir la Russie, dont le ministre de l’Energie avait pourtant réitéré dans la matinée la disponibilité de son pays à adhérer à toute décision de l’Opep qui permettrait de stabiliser les cours. Des rumeurs vite balayées par Noureddine Boutarfa qui rappelait tout simplement devant la presse que la Russie n’étant pas un pays membre de l’Opep, elle n’était de toute façon pas concernée par la réunion informelle que l’Organisation prévoit de tenir aujourd’hui à Alger. Tout en assurant que la partie russe avait tenu pleinement son rôle lors des discussions d’hier, le ministre de l’Energie s’est toutefois refusé à tout commentaire quant à d’éventuelles tractations entre Saoudiens et Iraniens et même sur les chances d’un consensus au sein de l’OPEP, dès aujourd’hui à la réunion informelle d’Alger. Entre scepticisme et supputations, il semblerait que cette rencontre devrait surtout servir à ouvrir grand la voie à un accord concret lors de la réunion officielle de l’Organisation, en novembre prochain à Vienne.
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