Des enseignants qui manquent à l’appel, voilà qui est pour le moins surprenant s’agissant de nouvelles recrues qui ont lutté des années durant pour décrocher ces postes de salariés. La situation est curieusement phénoménale. En effet, dans de nombreuses wilayas de l’Est, des dizaines d’établissements scolaires renvoient leurs élèves chaque matin faute d’encadrement. A Mila par exemple, les élus de l’APW, à l’occasion de la session ordinaire tenue mardi, ont interpellé le directeur de l’éducation sur le problème de nombreux établissements scolaires, où les classes n’ont pas d’enseignants. Le DE a confirmé ces cas en soutenant qu’effectivement, des enseignants nouvellement recrutés, en majorité des femmes, n’ont pas rejoint leurs postes sous prétexte de l’éloignement. A Biskra, ce sont des parents d’élèves qui ont manifesté leur inquiétude face au déficit en encadrement. Dans la commune de Ras El Miaad précisément, là où le coup d’envoi officiel de l’année scolaire avait été donné par le wali de Biskra, le problème se pose dans les trois paliers scolaires. Les parents ont souhaité une solution rapide afin de pallier à cette désaffection du corps pédagogique sans lequel leurs enfants sont voués à l’inactivité et au retard scolaire. La question de l’éloignement du poste d’affectation du domicile de l’enseignant n’était pas, par le passé, un obstacle à l’exercice de la profession. Cette année, elle émerge de manière générale, comme si un mot d’ordre aurait été lancé dans les milieux des enseignants recrutés. Ce à quoi l’administration compte répondre en adressant des mises en demeure aux concernés avant de les remplacer. «La direction de l’éducation de Biskra a affecté le nombre d’enseignants suffisant pour couvrir tous les établissements scolaires de Ras El Miaad, et ce, dans toutes les matières. Dès que le délai légal imparti aux enseignants pour rejoindre leurs postes de travail sera dépassé, nous procéderons à de nouvelles affectations, tandis que les absents devront se justifier et subir les conséquences administratives et légales de leur abandon de poste», a commenté Lakhdar Barkati, secrétaire général à la direction de l’éducation de Biskra. La situation est similaire à Constantine où, en dépit du nombre considérable de candidats au dernier concours de recrutement, un déficit est signalé dans les collèges et lycées en ce qui concerne les professeurs de mathématiques et de langue française, et même les listes d’attente locales n’ont pas été suffisantes pour pallier au manque. Ce qui a contraint la direction de l’éducation de Constantine à recourir à la liste d’attente nationale, conformément aux orientations de la tutelle. «Nous avons épuisé toutes les listes d’attente locales, mais dans certaines matières, le nombre des lauréats était insuffisant. Ce manque s’enregistre en mathématiques dans les lycées et en langue française dans les CEM», a déclaré à El Watan le directeur de l’éducation par intérim, Azeddine Baâziz.
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