Le Parti des travailleurs a décidé de prendre à témoin les Algériens après l’adoption de la loi de finances 2017, le 22 novembre, par l’Assemblée populaire nationale. Une dizaine de députés, accompagnés d’un petit nombre de militants, se sont retrouvés à la place du 1er Mai, au centre d’Alger, pour une séance d’explication et de sensibilisation sur une loi de finances que Louisa Hanoune avait jugée, il y a encore quelques jours, de «dangereuse» et pouvant mener à «une explosion sociale aux conséquences incalculables». «On est là pour être en contact direct avec la population, précise Sarah, étudiante en biologie. Et qui mieux que le PT, qui n’a jamais fait partie du gouvernement, peut s’adresser aux Algériens sans avoir peur ?» Du haut de ses 17 ans, la jeune Sarah a un discours bien rodé et assure que la loi de finances aura des conséquences sur les «générations futures». «Le gouvernement a décidé de mener une politique antisociale, juge pour sa part le député Ramdane Taazibt. Il s’attaque à tous les acquis sociaux, que ce soit à travers le projet de loi sur la santé, celui sur la retraite ou même le code du travail. Il est dans une démarche de démolition.» «Nous avons déposé une trentaine d’amendements, rappelle M. Taazibt, et seul celui relatif à la réduction de la facture d’électricité pour les habitants du Sud est passé.» Devant la majorité parlementaire formée du FLN et du RND, l’opposition n’était pas parvenue à faire reculer le gouvernement. Face aux caméras de télévision et aux rares passants qui ont accepté de s’arrêter pour les écouter et acheter la Fraternité !, l’organe du parti, le député Smaïn Kouadria s’est attardé sur l’article 75 de la loi de finances, jugé scandaleux, car il permet aux industriels d’acheter au dinar symbolique les 77 zones industrielles lancées en 1973 par l’ancien président Boumediène. «Avec cet article de loi, dorénavant les industriels peuvent s’offrir dans le cadre de la concession et au dinar symbolique ces zones industrielles.» A quelques mois des législatives, le Parti des travailleurs réfute toute récupération politicienne et rappelle que pour le moment il n’a toujours pas décidé de sa participation aux législatives de 2017. «Si on affame le peuple, l’acte de voter n’a aucun sens», affirme Djelloul Djoudi.
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