La rationalisation des dépenses et la mobilisation des moyens permettant d’augmenter les recettes de la wilaya ne semblent pas préoccuper les élus de l’APW de Boumerdès. Ces derniers, comme d’ailleurs leurs collègues du Parlement, n’ont pas montré la voie à suivre, avant-hier, lors de l’examen du budget primitif pour 2017, d’un montant de 1272 millions de dinars. La répartition de celui-ci n’a pas été faite selon l’ordre de priorité imposé par le contexte de crise que traverse le pays. La commission financière n’a pas jugé utile de réduire les dépenses de fonctionnement qui dépassent 529 millions, soit 41,63% du budget. Mieux encore, elle a réservé 157,5 millions pour l’aménagement des services de l’administration locale et leur dotation en équipements, alors que ce chapitre a déjà bénéficié l’année précédente de 85,5 millions. Il faut rappeler aussi que l’embellissement et le renouvellement du matériel de bureau du secrétariat général, du cabinet et de la résidence du wali reviennent dans tous les rapports du budget. Mêmes les dépenses liées aux cérémonies officielles et fêtes nationales n’ont pas été revues à la baisse : l’APW a dégagé 22 millions pour ce poste. Cela se passe au moment où plus de 300 000 foyers de la wilaya attendent d’être raccordés au réseau de distribution de gaz. Une wilaya qui compte une quinzaine de bibliothèques fermées faute d’équipements et 193 écoles primaires, 47 CEM et 8 lycées dépourvus de cantines. Cela sans parler des problèmes découlant de la mauvaise prise en charge en matière de soins, de la détérioration de plus de 300 kilomètres de chemins communaux, etc. Mais l’administration locale et la majorité des élus de l’APW semblent se soucier davantage du confort des hauts responsables que des préoccupations des citoyens. Les membres de la commission financière ont en fait reconnu que le budget primitif de 2017 reste très maigre en raison de la baisse des taxes et frais de location des biens mobiliers et immobiliers. Néanmoins, ils n’ont émis aucune proposition concrète à même de remédier à cette situation, qui augure des lendemains difficiles pour les populations locales. Malgré la crise, à Boumerdès, on continue de dépenser sans compter. La relance de l’investissement au niveau local est reléguée aux calendes grecques. L’APW a réservé 5,4 millions de dinars pour l’achat de tenues de travail aux 247 agents de sécurité de la wilaya et des daïras. Ce qui laisse conclure que le prix d’une seule tenue dépasserait 21 800 DA... De plus, la situation recommande de les doter de gilets. Bien qu’elle soit dans un excellent état, la salle de conférences de la wilaya sera réhabilitée pour 8 millions de dinars. Idem pour la résidence officielle de la wilaya qui a bénéficié d’une enveloppe similaire pour son aménagement. A moins d’un kilomètre de cette résidence, des centaines d’élèves suivent les cours dans des classes en préfabriqué dépourvues de chauffage et il n’y a pas de cantine. Plus loin encore, à Afir, Cap Djinet, Timezrit ou Chabet El Ameur, des milliers de villageois parcourent des kilomètres pour une consultation médicale. La wilaya compte une quinzaine de salles de soins, dont deux à Naciria, deux à Chabet El Ameur, deux aux Issers, une à Bordj Menaïel, qui ne sont pas mises en service faute de personnel. Dans un pays où le gouvernement prône l’austérité, les dépenses prévues pour 2017 à Boumerdès seraient annulées ou assimilées à des opérations de dilapidation de deniers publics.
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