Le procès d’une trentaine de jeunes, qui devait se tenir hier au tribunal de Bouira, a été reporté au 19 avril prochain, a-t-on appris de source judiciaire. Le juge a décidé du report de cette affaire en raison de l’absence de plusieurs accusés. Un dispositif important des services de police a été déployé devant le parquet, a-t-on constaté. Arrêtés dans le sillage des événements ayant secoué la wilaya de Bouira et l’université Akli Mohand Oulhadj, durant plusieurs jours en décembre de l’année passée, les personnes mises en cause dans cette affaire sont poursuivies pour plusieurs chefs d’inculpation, dont «attroupement illégal», «trouble à l’ordre public», «atteinte à la sécurité publique», «destruction des biens publics et des biens d’autrui» et «agression d’agents de police». Les agents de l’ordre avaient opéré plusieurs interpellations au cours de ces manifestations. Le campus universitaire avait été, pour rappel, le théâtre d’affrontements opposant des groupes d’étudiants et les forces de police. Déployés en nombre important, les policiers ont réprimé toutes les marches initiées par les étudiants. La communauté estudiantine a réussi à marcher dans les rues de la ville de Bouira, en présence même des élus des partis au pouvoir. Cependant, la question qui mérite bien d’être posée, c’est l’engagement pris par le wali de Bouira, Limani Mustapha, quant aux poursuites judiciaires engagées contre les personnes arrêtées. Questionné par El watan à l’occasion d’une fête de police, M. Limani avait rassuré qu’aucune poursuite ne serait engagée contre les citoyens interpellés dans le sillage de ces événements. La décision prise par le premier responsable de la wilaya visait surtout de «calmer les esprits», et éviter d’autres scénarios qui auraient pu replonger la région dans la violence. La programmation du procès a suscité également beaucoup de questionnements. Le même responsable que nous avons interrogé la semaine dernière sur cette affaire, en lui rappelant son engagement, a déclaré qu’il n’était pas au courant de ces procédures engagées à son insu par les services de police et de la justice. Par ailleurs, beaucoup s’interrogent sur la date du report du procès, le 19 avril, qui coïncide avec la veille des festivités commémoratives d’un symbole et repère dans l’histoire des luttes démocratiques, le Printemps berbère.
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