samedi 26 novembre 2016

Mme Benghebrit appelle les syndicats à la «sagesse»

Pour la ministre de l’Education nationale, «c’est le droit des enseignants de protester, mais ces grèves répétitives touchent à un point fondamental de notre société : l’équité». De Béjaïa où elle a effectué, jeudi, une visite de travail et d’inspection, la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a déploré les «grèves répétitives» que connait son secteur et appelé les syndicats à faire preuve de «sagesse» et à favoriser l’intérêt de l’élève. «Certes, c’est le droit des enseignants de protester, mais ces grèves répétitives touchent à un point fondamental de notre société : l’équité. Ce ne sont pas tous les parents qui peuvent payer des cours supplémentaires à leurs enfants», a-t-elle déclaré en substance lors d’un point de presse, avant d’exhorter les syndicats «à faire preuve de sagesse et à faire passer l’intérêt de l’élève en premier». «Les élèves doivent être entendus», a-t-elle suggéré, tout en réitérant son désir d’œuvrer pour «une école de qualité et un secteur stable». Interrogée sur la suppression de la disposition de la loi sur la retraite anticipée et proportionnelle, point catégoriquement rejeté par les syndicats, Mme Benghebrit a été claire : «Cela ne relève pas du ministère de l’Education nationale. Le gouvernement a tranché la question : c’est à 60 ans pour les hommes et à 55 ans pour les femmes.» Et de rappeler que la suppression de cette disposition n’est que le rétablissement de la loi sur la retraite d’avant 1996, date de son amendement sur recommandation de la Banque mondiale. La ministre, dont la réforme de l’école algérienne irrite les milieux conservateurs, voit d’un bon œil la sortie du collectif d’intellectuels algériens de renom qui a signé, le 22 novembre, une tribune dans le quotidien français Le Monde, dans laquelle il s’élève contre la «médiocrité» de l’école algérienne et la «néo-salafisation de la langue arabe». Invitée à s’exprimer sur cette initiative, dont font partie l’historien et ancien dirigeant du FLN Mohamed Harbi, l’écrivain et professeur de littérature moderne Wassiny Laâredj et  le mathématicien, historien des sciences et ancien ministre Ahmed Djebbar, Mme Benghebrit a répondu : «Ces intellectuels sont dans leur droit d’exprimer leur point de vue sur l’école algérienne. C’est positif dès lors que ça  ouvre le débat sur les questions de fond.» Sur l’enseignement de tamazight dont les professeurs demandent l’abrogation de son caractère facultatif que le secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad, a qualifié d’«incohérent» à cause de cet écueil majeur, Mme Benghebrit déclare : «Ce travail dépend d’une décision politique et n’est nullement le fait du ministère. Le caractère obligatoire de tamazight interviendra une fois levées toutes les contraintes relatives à son enseignement.  Il y a des instances compétentes dont la mission est de généraliser tamazight dans toutes les wilayas. Laissons donc le temps au temps et attendons ce que ces instances vont recommander.» A ce sujet, des représentants de la Coordination nationale des enseignants de tamazight (CENT), fraîchement créée, ont profité de cette visite pour remettre un dossier à la ministre, par le biais du député et membre de la commission de l’éducation et de l’enseignement supérieur à l’APN, Khaled Tazaghart. Dans ce dossier, les enseignants soulèvent les multiples entraves générées par le caractère facultatif de la langue qu’ils enseignent. La ministre a, en outre, accepté une demande d’audience de ladite coordination avec le concours du député Khaled Tazaghart. Au cours de son périple dans la wilaya, la ministre de l’Education nationale a visité plusieurs structures relevant de son secteur et mis en service plusieurs établissements. Dans la soirée, elle s’est réunie séparément avec les cadres de son secteur à Béjaïa et les partenaires sociaux.  

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