Mohamed Saïd a été reconduit à la présidence du Parti de la liberté et de la justice (PLJ) à l’issu de son premier congrès tenu ce week-end à Alger. Le succès des assises du parti a été couronné par la nomination par les congressistes de l’ancien ministre des Affaires étrangères sous Chadli et candidat à la présidentielle de 1999, Ahmed Taledb-Ibrahimi comme président d’honneur du parti. Un poste certes honorifique mais qui va sans nul doute conférer au parti un poids symbolique et politique donne le parti a grandement besoin à la veille des élections législatives auxquelles le congrès a entériné la participation. Taleb Ibrahim jouit d’une influence certaine au sein du courant nationaliste, de la famille des Oulémas et même au-delà. Il est le père spirituel de Mohamed Saïd. Ce dernier qui a placé son parti depuis sa fondation sur une ligne médiane à mi chemin entre l’opposition et le pouvoir, a interpellé les décideurs du pays à «réaliser le changement dans les actes et ne pas se contenter des paroles ». Porté par les congressistes représentants quelques 25 wilayas, il a martelé «l’urgence d’un changement réel ». «Il n’est plus possible de maintenir dans l’état dans lequel il est aujourd’hui, le refus du changement c’est préparer les conditions d’un effondrement certain de l’Etat », peste Mohamed Saïd. Partisan d’un changement graduel et ordonné, celui qui fut ministre de la Communication (2012-2013), a dressé le constat d’un pays rangé par «la fragilité des institutions de l’Etat frappées d’illégitimité, d’une corruption généralisée qui gangrène et l’argent sale devenu prépondérant». Intenable pour un pays cerné de crises multiformes qui navigue dans a vue dans un environnement régional en menacé de conflagration. Le président du PLJ a préconisé la nécessité de sortir rapidement de cette impasse par la «construction d’un consensus politique national ». Une proposition de sortie de crise qui rejoint celle défendu par l’ancien chef du gouvernement Mouloud Hamroche et du FFS. Mohamed Saïd n’a pas manqué l’occasion de décocher quelques critiques contre la révision constitutionnelle adopté l’année dernière estimant que les consultations qui ont présidées à la nouvelle constitution n’ont pas tenue compte des propositions formulées par l’ensemble de la classe politique. « C’est une constitution qui n’est pas consensuelle, le pouvoir a retenu que les propositions qui l’arrangeait» a-t-il pesté. Abordant l’inquiétante situation économique est ses angoissantes retombées sociales, Mohamed Saïd s’est dressé contre le partage égale de la misère alors la richesse a été répartie de manière inéquitable. «Nous ne interrogeons sur qui paiera la facture de la crise économique. La baisse du pouvoir d’achat et l’augmentation des taxes frapperont de plein fouet les couches sociales défavorisées. La répartition des richesses et des charges doit être équitable. Que ceux qui ont bénéficie de l’aisance financière de ces dernières années, ceux qui ont accumulé des richesses en dinars et en dollars doivent payer plus», martèle le président du PLJ. Enfin, Mohamed Saïd a appelé le pouvoir à « tenir ses engagements à l’occasion des élections législatives en faisant respecter la neutralité de l’administration si l’on veut que le futur parlement ne soit pas entaché d’illégitimité». Cependant, il redoute une OPA de l’argent sale sur le scrutin législatif.
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