mercredi 1 février 2017

Attentat contre la mosquée de Québec : Hommages aux victimes à travers le Canada

Plusieurs rassemblements ont eu lieu à travers le Canada en hommage aux victimes de l’attentant terroriste contre la mosquée de la ville de Québec perpétré dans la soirée du dimanche par un jeune adepte de l’extrême droite.    A Québec, la capitale de la province, plusieurs hommes politiques canadiens et québécois ont pris part à la vigile en mémoire de six victimes. «Nous n'acceptons pas cette haine», a déclaré Justine Trudeau le premier ministre canadien lors de ce rassemblement auquel ont pris part des milliers de personnes, devant le Centre culturel islamique de Québec, siège de la mosquée. «Nous défendrons et protégerons toujours votre droit de vous rassembler et de prier, aujourd'hui et tous les jours», a-t-il ajouté. D'autres villes ont organisé des rassemblements similaires : Montréal, Ottawa, Toronto, Halifax, Edmonton… Si au début, la confusion était totale sur l’auteur ou les auteurs de la tuerie, les services de sécurité canadiens ont finalement divulgué l’identité de l’unique assaillant qui porte le nom d’Alexandre Bissonnette.  Agé de 27 ans, il fait face « à 11 chefs d'accusation, dont 6 de meurtre prémédité ».   Deux Algériens parmi les victimes Deux Algériens font partie des victimes tombées sous les balles d’Alexandre Bissonnette. Il s’agit, comme annoncé par El Watan, de Khaled Belkacemi. Agé de 60 ans, il était professeur en génie alimentaire à la Faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation de l'Université Laval. Originaire d’Alger, il était aussi chercheur affilié à l'Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels. La seconde victime algérienne est  Abdelkrim Hassane. Agé de  41 ans, il était père de trois filles âgées de 10 ans, 8 ans et 15 mois. « Informaticien, il est arrivé au Québec en 2010 et a rapidement décroché un emploi. Il travaillait au gouvernement du Québec comme analyste-programmeur. Auparavant, il aurait travaillé pour une compagnie pharmaceutique en Algérie. Une de ses anciennes collègues le décrit comme un homme gentil, pieux et respectueux », selon Radio Canada. Le gouvernement algérien a aussi confirmé l’identité des victimes algériennes. «Nous avons le regret de confirmer le décès de Abdelkrim Hassane né le 20 mai 1975 à Alger et de Khaled Belkacemi né le 18 janvier 1957 à El Harrach, dans l'attaque terroriste perpétrée dans la soirée du 29 janvier courant contre le Centre culturel islamique de Québec», rapporte l’agence officielle APS. Les autres victimes sont : Mamadou Tanou Barry, 42 ans de Guinée, Aboubaker Thabti, 44 ans de Tunisie, Azzeddine Soufiane, 57 ans du Maroc, Ibrahima Barry, 39 ans de Guinée.   Islamophobie. L’auteur de l’attentat est présenté par des connaissances comme quelqu’un aux idéaux « très à droite et ultra nationaliste suprématiste blanc», selon le Journal de Montréal. Beaucoup d’observateurs n’ont pas été surpris par cette attaque puisque la rhétorique islamophobe au Québec, et partout en occident, s’est décomplexée et prend différente formes. Parfois au nom de la lutte contre l’islamisme radical et parfois pour défendre les thèses identitaires pour des raisons électorales ou idéologiques. Au Québec, deux tendances se télescopent è propos du concept d’islamophobie lui-même. La première la qualifie de concept frauduleux et est promue par la droite identitaire. La seconde est l’apanage des islamistes et des intégristes qui crient à l’islamophobie à toute critique de l’islam. D’ailleurs le drame au Québec est que le Centre  de lutte contre l’islamophobie est une émanation de la mouvance intégriste et dirigé par un imam controversé. Ceci finit par donner l’effet inverse. Même si en 2015, l’Assemblée nationale du Québec avait adopté unanimement une motion dénonçant l’islamophobie, les chroniqueurs spécialisés dans l’islam-bashing ont continué leur besogne au quotidien ce qui poussent certains individus influençables à commettre l’irréparable. «Si on a des passages à l’acte comme on a en ce moment, c’est parce qu’il y a de plus en plus dans notre société des gens qui se sentent justifiés de tenir un discours haineux. On a des chroniqueurs dans les grands médias aussi qui de plus en plus, ont un discours qui s’approche du racisme, un discours anti-islam. Si on regarde le gouvernement anti-immigration de Trump, ça laisse croire à ces gens-là qu’ils sont légitimés d’agir par certains politiciens, certains chroniqueurs», a expliqué sur les ondes de la chaine de télévision québécoise LCN, Martin Geoffroy, chercheur principal au Centre d’expertise et de formation sur les intégrismes religieux et la radicalisation (CEFIR).  

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