samedi 25 février 2017

Enquête à la DGSN

La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) est instruite par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, d’ouvrir une enquête sur la répression d’un rassemblement des étudiants en pharmacie, mercredi, devant le CHU Mustapha Pacha (Alger). «J’ai instruit le Directeur général de la Sûreté nationale d’ouvrir une enquête sur les dépassements de certains agents de police lors de la dispersion du rassemblement des étudiants en pharmacie», a affirmé, jeudi, Noureddine Bedoui en marge de sa visite de travail dans la wilaya de Tizi Ouzou. M. Bedoui a estimé que les «vidéos diffusées sur les réseaux sociaux n’ont pas montré toute la vérité. Des étudiants ont commis des dépassements à l’encontre des policiers». «Nous sommes un Etat de droit», soutient-il. La police est violemment intervenue pour disperser les étudiants rassemblés, mercredi, devant l’entrée du CHU Mustapha Pacha. Les images de la charge violente largement relayées sur les réseaux sociaux et les télévisions satellitaires ont fait vivement réagir des associations qui ont dénoncé le «mépris» des autorités et l’absence de dialogue. Dans un communiqué rendu public, les Ligue de défense des droits de l’homme (LADDH) ont protesté contre des agissements qui ont pour objectif «d’étouffer le droit fondamental de s’exprimer et de revendiquer ses droits». Pour sa part, le Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) estime que la répression policière démontre «une nouvelle fois l’absence de volonté d’ouvrir les portes du dialogue pour apporter des solutions concrètes aux problèmes que vivent notre université et nos universitaires». En grève depuis novembre 2016, les étudiants en pharmacie ont été plusieurs fois malmenés au cours de leurs tentatives de rassemblements devant les établissements publics (ministères, universités, etc.) La décision prise par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de les recevoir et de leur soumettre des propositions sur le passage à un échelon supérieur (14), et l’ouverture de nouvelles spécialités, n’a pas réussi à les dissuader de suspendre leur grève illimitée. La promesse d’une audience avec le ministre de la Santé ne s’est concrétisée que jeudi dernier. Les services de Abdelmalek Boudiaf doivent soumettre aujourd’hui des propositions aux délégués des étudiants. Dimanche dernier, le PV d’une rencontre, qui a réuni, jeudi 16 février, le président de la conférence des doyens, un conseiller du ministre de l’Enseignement supérieur et des représentants de la Coordination nationale des étudiants en pharmacie, a été remis aux représentants des étudiants. Le document, dont El Watan détient une copie, porte sur des «clarifications et la feuille de route» en réponse «aux inquiétudes et remarques» des délégués des grévistes. Le ministère de l’Enseignement supérieur a proposé de «réguler» le nombre d’étudiants admis, selon les capacités d’accueil de chaque établissement. Il a été aussi décidé d’augmenter le nombre de postes de résidanat, de donner la priorité pour la spécialité en biologie aux étudiants en pharmacie ainsi que l’ouverture de stages pour les nouvelles spécialités. Les délégués des étudiants ont affirmé à la sortie de la réunion avec les services d’Abdelmalelk Boudiaf que l’AG est souveraine ; la décision d’une reprise éventuelle des cours est tributaire de l’accord de leurs camarades. Les 15 000 étudiants en pharmacie des 10 départements du pays craignent une année blanche, si les pouvoirs publics ne répondent pas favorablement à leurs revendications.

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