mercredi 5 avril 2017

Crimes électroniques : Les mineurs comme cible

Au même rythme exponentiel que les technologies de l’information et de la communication se développent et que l’internet se démocratise, le crime électronique apparaît et s’impose aujourd’hui comme une nouvelle forme de criminalité émergente.  Si toutes les franges de la société sont concernées par cette nouvelle forme de danger, les mineurs et les enfants de manière générale le sont encore plus. Ils sont même une proie facile. La dernière affaire traitée par les services de la gendarmerie nationale en est un patent exemple. Cette affaire qui date de quelques jours seulement fait état de l’arrestation d’un orthophoniste âgé de 27 ans, répondant aux initiales F. B., qui traquait des jeunes mineures sur les réseaux sociaux. Selon le communiqué de la gendarmerie nationale, ce dernier avait quelque 8 comptes Facebook dont 3 identifiés comme ceux de jeunes petites filles, pour piéger ses victimes qui ne dépassaient pas les 14 ans. Le but était de les prendre en photo dans des situations indécentes et les harceler avec après si le refus de la victime est manifesté. Cet auteur est mis sous mandat de dépôt sur instruction du procureur de la République. Cette affaire n’est pas unique, mais il en existe bien d’autres. D’après le réseau algérien pour la défense des droits de l’enfant «NADA», il existe plusieurs cas pareils qui malheureusement passent sous silence. «Le dernier cas qui nous est parvenu est celui d’une jeune adolescente de 15 ans qui est tombée dans le piège d’un homme de 42 ans. Ce dernier a profité des problèmes de cette jeune fille avec sa famille lui promettant de l’épouser et de prendre soin d’elle pour l’inciter à lui ramener de l’argent. Cette dernière, sous l’hypnose des promesses, a volé la somme d’argent demandée à sa mère. Après plusieurs rencontres et des harcèlements pour commettre encore une fois son méfait contre sa mère, la fille a fugué. Une affaire qui a commencé sur les réseaux sociaux et qui aurait pu finir d’une manière encore plus dramatique», raconte Ines Mekaoui, psychologue et coordinatrice du programme «Je t’écoute» au réseau Nada. Selon notre interlocutrice, la démission des parents de leur responsabilité notamment quant à l’utilisation par leurs enfants des réseaux sociaux est la 1re cause de ces histoires malheureuses. «La plupart des cas qui nous sont parvenus sont issus de familles aisées qui leur permettent d’acquérir tous types de gadgets électroniques. En plus de cette facilité à accéder à internet, les relations conflictuelles au sein de la famille sont également un facteur encourageant à ce que ces mineurs aient recours aux réseaux sociaux pour s’exprimer», explique la psychologue. En plus du danger de l’utilisation des réseaux sociaux et d’internet de manière générale, les enfants sont victimes de plusieurs autres types de crimes. Pour rappel, les services du réseau Nada ont reçu 23 276 appels entre 2015 et 2016 sur le numéro vert 3033. Sur ce chiffre, 6358 appels ont été en relation avec une violence physique et morale. Quelque 1125 enfants ont fait appel à l’aide du réseau NADA pour agression sexuelle et quelque 75 autres pour inceste. 190 autres sont relatifs à des cas de fugue ou des tentatives de kidnapping. Le bilan compte encore bien d’autres cas de violence qui ne sont autres qu’un sombre début de la vie de ces futurs adultes. Asma Bersali  

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