dimanche 2 avril 2017

«L’Algérie est un pays de paix !»

Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a reçu le Prix pour la paix de la Fondation Ducci, hier, dans la capitale italienne. Dans son discours, le grand théologien a eu des mots tendres pour l’Algérie. «Je remercie pour sa présence, l’ambassadeur d’Algérie, mon pays. Je suis né à Skikda et je reste fier de mon pays natal. L’Algérie est un pays de paix», a expliqué l’ancien président du Conseil français du culte musulman, suscitant des applaudissements dans la prestigieuse salle Protomoteca du Capitole. Dans son introduction, l’universitaire algérien a tenu à rappeler que l’islam est basé sur les valeurs et les principes humanistes et universels qui sont communs aux concepts revendiqués par les fondateurs de la République française. Insistant sur la nécessité de ne pas perdre de vue la priorité de maintenir tous les canaux d’un dialogue serein pour pouvoir «vivre ensemble», le recteur a rappelé les faits d’actualité qui «nous interpellent quant aux risques que la menace extrémiste» fait peser sur tous. Les deux autres lauréats du Prix pour la paix sont, d’une part, le cardinal Renato Martino, pour son rôle très actif au sein de l’Eglise catholique pour promouvoir la paix et le dialogue entre les religions et, d’autre part, les responsables du Centre Yitzak Rabin. Tenue sous le haut patronage de la présidence de la République italienne, cette cérémonie se voulait une occasion pour rappeler les liens étroits entre les trois religions monothéistes et le rôle que des personnalités ou des organisations internationales jouent depuis des décennies pour faire régner la paix entre les peuples. Pour sa part, le représentant de l’Eglise catholique, le cardinal Martino, ancien président du Conseil pontifical justice et paix, a rappelé, dans son discours, le rôle que l’Eglise a tenté de jouer à travers les siècles pour éviter des guerres, comme, plus récemment, la guerre en ex-Yougoslavie et les deux interventions militaires américaines en Irak. L’ambassadeur d’Algérie en Italie,  Abdelhamid Senouci Bereksi, a tenu par sa présence, nous explique-t-il, à «montrer l’adhésion des Algériens à tous les efforts et les processus qui mènent à un dialogue sincère et empreint de respect, pour une paix juste et équitable entre les peuples. Mais, surtout à défendre l’image d’un islam porteur d’une civilisation tolérante et progressiste». Le recteur de la Grande Mosquée de Paris n’a pas manqué de répondre aux questions des journalistes italiens, qui voulaient entendre le raisonnement du théologien sur les rapports entre islam, laïcité et démocratie. Ce dernier a fustigé les thèses dangereuses et largement dépassées qui plaident pour un «affrontement entre les civilisations». Ce séjour romain aura été une véritable Pax Romana pour Boubakeur, vu les polémiques que sa dernière sortie publique a suscitées outre-Alpes… des associations l’accusant de «rendre publics des documents de travail internes». L’homme en a vu d’autres… et en attendant de retourner en France pour affronter ses détracteurs, Rome vaut bien une «messe».   

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