lundi 23 octobre 2017

Ouattara à la botte du roi Mohammed VI

La Côte d’Ivoire, où le Sommet, le cinquième du genre, Union européenne-Union africaine est prévu de se dérouler les 29 et 30 octobre, n’a pas adressé d’invitation à la République arabe sahraouie démocratique (RASD) pourtant membre à part entière de l’UA. Ce pays de l’Afrique de l’Ouest, qui a choisi de faire le jeu des manœuvres marocaines pour exclure le Sahara occidental de l’Union africaine, a fini par choisir son camp, au grand dam du droit international et des règlements qui régissent même l’organisation continentale. La session extraordinaire du Conseil exécutif de l’UA tenue le 16 octobre dernier, consacrée à l’examen de la préparation du Sommet UE-UA, et qui a sommé le gouvernement ivoirien d’adresser une invitation à la RASD avant le 27 octobre pour qu’elle puisse prendre part au Sommet en sa qualité d’Etat-membre de l’UA n’a, pour l’instant, produit aucun effet. Le gouvernement d’Alassane Ouattara fait ostensiblement la sourde oreille, préférant faire plaisir à l’allié marocain, qui visiblement a l’appui de la France qui a maintes fois exprimé, ces dernières années surtout, son choix de dénier au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination et sa prise de position pour l’option farfelue, préconisée par le royaume chérifien, de concéder à la RASD une autonomie élargie. Si la Côte d’Ivoire ne se ravise pas, elle sera encore une fois, de par sa position, responsable d’une énième crise soulevée par le dur et complexe processus de décolonisation des territoires sahraouis. Les Marocains, presse, responsables et classe politique applaudissent déjà à ce qu’ils pensent être un trophée, celui d’exclure, ou ce qui peut être un prélude à la mise à mal de la RASD au sein de l’Union africaine. Bien qu’on n’en soit pas encore là, le royaume chérifien n’a ni les moyens, ni la diplomatie pour pouvoir minoriser la question de la décolonisation du Saraha occidental, il se trouve que certains Etats africains, ceux de l’Afrique de l’Ouest notamment, le Sénégal, la Guinée entre autres, se prêtent au jeu. Leurs gouvernements, déjà confrontés à d’incessantes crises politiques et économiques, pensent trouver leurs comptes dans le couple franco-marocain qui projette un plan faisant de l’Afrique de l’Ouest une profondeur stratégique leur assurant la stabilité politique et la prospérité économique. Mais ne pensent-ils pas que la persistance du problème sahraoui, l’impasse dans laquelle se trouve le processus de décolonisation, à plus forte raison dans le contexte international d’aujourd’hui, sont un véritable écueil pour la construction de n’importe quel projet ambitieux pour la région ou pour tout le continent africain ? La radicalisation des positions que peut susciter un tel aveuglement risque de constituer un véritable facteur de déstabilisation qui n’arrange personne en réalité. La résurgence éventuelle d’un conflit armé est à craindre. Les Sahraouis perdent chaque jour espoir de voir la communauté internationale imposer une solution diplomatique à leur aspiration légitime à l’indépendance.

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