Sonatrach a créé une véritable oasis de compétences dans l’appareil étatique (...), mais elle a besoin du privé pour mettre en valeur son domaine conventionnel.» C’est ce que révèle une étude de l’Institut français de relations internationales (IFRI), sur les stratégies des compagnies pétrolières nationales africaines, réalisée par Benjamin Augé, professeur d’université et rédacteur en chef de la lettre d’information Africa Energy Intelligence. L’étude, reprise par l’APS, souligne que la compagnie pétrolière nationale doit faire face à des défis importants pour maintenir sa production d’hydrocarbures et attirer les investissements étrangers. Sonatrach, qui a dû trouver de nouveaux marchés pour ses exportations de brut léger du fait de l’essor des pétroles de schiste aux Etats-Unis et l’effondrement des importations américaines, «s’épuise financièrement afin de tenter de stabiliser sa production, notant que le volume total d’hydrocarbures produit a stagné depuis plus d’une décennie avant de remonter sensiblement en 2016, mais seulement pour la partie gaz dont ses exportations sont limitées et les capacités d’exportation sont sous-utilisées», fait remarquer la même étude. Celle-ci évoque, par ailleurs, la question de la consommation qui a considérablement augmenté entre 2005 et 2016, passant de 249 000 barils par jour à 412 000 barils par jour. Et de noter que la part de la production exportée qui s’est sensiblement réduite dans la dernière décennie, s’explique par le fait que la loi relative aux hydrocarbures de 2005 a fait que les investissements privés dans le secteur pétrolier aient enregistré une baisse, depuis plus de dix ans. Quant aux énergies renouvelables, l’étude estime que l’Algérie reste aujourd’hui en retard malgré son fort potentiel solaire, relevant que les investissements par Sonatrach, dans ce domaine, sont limités à ce jour. Il n’en demeure pas moins que Sonatrach a réussi au mettre au jour, en effort propre, 32 des 33 découvertes de ressources d’hydrocarbures en 2016. Selon les mêmes chiffres, ses filiales ont réalisé 94 forages d’exploration sur les 106 effectués et, en matière des activités de développement, sur les 144 puits, 111 l’ont été par Sonatrach. Aussi, près de 98 millions de tonnes équivalent de pétrole ont été exportées à l’étranger, équivalent de 33,1 milliards de dollars, contre 67 milliards de dollars en 2014, soit 41% du budget du pays, a précisé l’étude. Globalement, la compagnie pétrolière nationale assure une moyenne de production de 1,1 million de baril. Elle reste aussi, grâce à ses 154 filiales, la seule compagnie africaine à développer des activités depuis l’exploration pétrolière jusqu’à la pompe à essence.
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