mercredi 13 juin 2018

L’Algérie menace de se retirer de l’instance de l’OIT

Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, est revenu, hier, sur certains détails de la participation, au début du mois, de la délégation algérienne aux travaux de la Conférence internationale du travail à Genève. Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne 1, il a explicitement formulé la menace du retrait de l’Algérie de la commission d’application des normes de l’Organisation internationale du travail (OIT), une des instances  «dont les remarques ciblent le gouvernement que certains pays membres de cette organisation ont dans le viseur depuis 2011». Pour Mourad Zemali, l’Algérie est ciblée par les observations de cette commission, organe de l’OIT, concernant le refus d’agrément de certaines organisations syndicales ainsi que d’atteintes aux libertés syndicales «selon l’agenda de certains pays membres». M. Zemali fai remarquer d’ailleurs que «l’Algérie n’a pas de problème avec l’OIT,  dont elle a ratifié 60 conventions depuis 1962». Lors des travaux de ladite commission, le chef de la délégation algérienne qui a ordonné le retrait de ces travaux a menacé de se retirer de cette instance. La délégation a été «surprise» par la décision de la commission d’application des normes de l’OIT relative à «l’envoi d’une délégation de haut niveau» en Algérie en dépit du fait que la partie algérienne a fourni «toutes les informations pouvant contribuer à l’éclairer au sujet des observations adressées à l’Algérie par la commission d’experts, étayées de tous les documents probants et de toutes les pièces justificatives», a précisé le ministre, qui relève que cette positions «relève de la souveraineté nationale».  Le ministre du Travail rappelle que l’Algérie plaide depuis 2011 pour la réforme de cet organe de l’OIT. L’Algérie reproche à la commission d’application des normes le fait que l’évaluation qu’elle fait soit bipartite, incluant uniquement les représentants des employeurs et ceux des travailleurs, «contrairement aux autres instances de l’organisation qui incluent les gouvernements dans un cadre tripartite. Les gouvernements sont de fait dans la position d’accusés et les réunions sont comme des audiences de tribunal», a ajouté M. Zemali dans son intervention à la radio. L’occasion était également pour le représentant du gouvernement algérien de fustiger «la presse dont les écrits ont servi de pièces justificatives» aux deux syndicalistes qui ont saisi cette instance internationale et qui motiverait, selon M. Zemali, les observations peu élogieuses de cette commission. Le ministre évoque, sans le citer, le président du Snapap, Rachid Malaoui, dont le syndicat, suite à un conflit en justice, est confronté à une organisation dont les positions sont proches de l’administration et qui se trouve parmi les rares syndicats figurant parmi les organisations conformes aux normes de représentativité. L’autre syndicaliste serait Raouf Mellal, membre fondateur du syndicat du groupe Sonelgaz, déclaré officiellement dissous mais dont des membres réclament toujours le droit d’exercer.

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