vendredi 1 avril 2016

5e jour de la marche des enseignants contractuels à Bouira

Fella Djela, enseignante de français dans un établissement du secondaire dans la wilaya de Boumerdès,  a, malgré la fracture de sa jambe droite, contracté après qu’un policier lui eut asséné un violent coup de rangers la semaine écoulée, à proximité du siège de la Présidence, continue de marcher, aux côtés de ses camarades venus de plusieurs wilayas du pays, vers Alger. Agressée par un policier lors du rassemblement tenté par des enseignants contractuels la semaine passée devant le siège de la Présidence à El Mouradia, Fella, cette courageuse femme, lance, un sanglot dans la voix : «Lahla terabhou, Je ne pardonnerai jamais à ce policier criminel.» Et d’ajouter : «Je continuerai à marcher même si je suis dans un fauteuil roulant et je n’abandonne mes collègues et ne renonce pas à notre revendication, à savoir notre intégration.» Elle dit cela avec beaucoup de détermination et repousse les demandes incessantes de ces camarades qui la supplient de monter dans un véhicule. Emouvant.  Hier, ils étaient des centaines d’enseignants venus de diverses wilayas, même du Sud, à l’image de ce groupe venus depuis la wilaya d’Adrar,  pour se joindre à l’action de ces contractuels qui ont réussi à parcourir plus de 150 km depuis la wilaya de Béjaïa. La mobilisation reste intacte. Le refus de la ministre de l’Education nationale qui a réuni hier ses directeurs de wilaya, pour débattre de la question d’intégration des enseignants contractuels et surtout de leurs salaires non versés depuis plus de 2 ans, a suscité l’ire des marcheurs. «Certains de nos camarades ont été titularisés par le passé. Nous avons acquis de l’expérience et c’est notre droit de réclamer l’intégration directe sans passer par le concours», ripostent-ils. C’est le cas de Ben Mohamed Kafia, ayant fait le déplacement depuis la wilaya de Annaba pour prendre part à cette marche, qui a son actif 15 ans dans l’enseignement.  «J’ai enseigné 15 ans sans que les responsables du secteur pensent à ma titularisation, c’est indigne», dit-elle en soulignant qu’elle a participé pratiquement à tous les concours organisés par le ministère de tutelle pour le recrutement des enseignants.

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