L’absence de Conseil des ministres, où sont examinés et adoptés tous les projets de loi avant d’arriver à l’Assemblée populaire nationale (APN), impacte le fonctionnement des autres institutions, réduites ainsi à gérer les affaires courantes. La maladie du président Bouteflika, transféré une nouvelle fois en Suisse pour «un contrôle de routine», continue d’affecter le fonctionnement institutionnel. Depuis le début du 4e mandat, dont le deuxième anniversaire sera célébré dans quelques jours, les institutions fonctionnent au ralenti. Le blocage devient de plus en plus pesant depuis le début de l’année en cours. La première institution concernée par cette situation est la présidence de la République. Malgré un semblant d’activité — généralement des audiences accordées aux responsables étrangers en visite en Algérie et des messages lus par des conseillers et des ministres lors d’occasions importantes —, le chef de l’Etat ne travaille que très peu. Depuis le mois de janvier, il a présidé un seul Conseil des ministres et un conseil restreint consacré à la situation sécuritaire dans la région. Le premier a eu lieu le 11 janvier, après l’adoption par le Parlement de la nouvelle Constitution. Le second s’est tenu, plus de deux mois après, le 20 mars. L’absence de Conseil des ministres, où sont examinés et adoptés tous les projets de loi avant d’arriver à l’Assemblée populaire nationale (APN), impacte également sur le reste des institutions, réduites à gérer les affaires courantes. C’est le cas du Parlement qui fonctionne aussi au ralenti depuis le début de sa session du printemps. L’APN et le Sénat qui puisent, en ce moment, dans le reliquat des projets de loi n’ayant pas été examinés durant la précédente session, risquent de se retrouver au chômage technique dans les prochaines semaines. Pour éviter cette situation, les deux Chambres tentent de meubler leurs agendas respectifs par la programmation de séances de questions orales à des membres du gouvernement et quelques journées parlementaires sur des sujets n’ayant, parfois, aucun rapport avec l’actualité nationale, rythmée par le débat sur la crise économique et la corruption. En raison de l’absence de «matière à débattre», de nombreux députés ont préféré prolonger leurs vacances, censées prendre fin au début du mois de mars dernier. Le gouvernement n’est pas épargné par ce blocage. Les ministres donnent l’impression de gérer, eux aussi, les affaires courantes. Ils vivent, depuis quelques semaines, au rythme des rumeurs sur le remaniement ministériel qui n’arrive pas. En l’absence d’information claire sur le sujet, et malgré le démenti du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, ils ne sont toujours pas rassurés. Leurs craintes sont amplifiées par les déclarations du secrétaire général du FLN, Amar Saadani, qui assure que le remaniement ministériel aura lieu, tout en tirant à boulets rouges sur certains ministres qu’il qualifie de «défaillants». De plus, des ministres, expliquent certaines sources, auraient même demandé à quitter le gouvernement en invoquant des raisons personnelles. D’autres, en revanche, à l’image du ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, cité dans l’affaire des Panama Papers et qui n’a reçu aucun soutien officiel de ses collègues du gouvernement, restent suspendus au «verdict» de la Présidence.
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