Avec une température qui ne descend presque jamais en dessous des 40°C et des pics atteignant parfois les 45°C à l’ombre, la canicule bat son plein dans la wilaya de Béchar. La capitale de la Saoura vit au ralenti. Un habitant de Béchar-centre, Mohamed M., la soixantaine, se plaint du fait que la plage-horaire pratiquée par l’administration dans cette région du pays est la même que celle des wilayas du Nord, à savoir : 8h-midi puis 13h30-16h. «Dès que midi arrive, les administrations sont vides. Les horaires de l’administration pratiqués au Nord ne conviennent pas aux wilayas du Sud !» tempête-t-il. Et d’ajouter qu’à Béchar, les horaires de travail sont décidés par l’administration centrale «basée à Alger, qui n’a que faire des préoccupations des habitants du Sahara, alors qu’il aurait fallu que ce soit décidé au niveau local, par des cadres bien au fait de la situation ici. C’est bien simple, on souhaite renouer avec les mêmes horaires continus qu’on pratiquait dans les administrations du Sud au début des années 2000 : de 7h jusqu’à 13h». Cette revendication, partagée par l’ensemble des travailleurs de la wilaya de Béchar, n’est en rien exagérée : dépassé 13h, la canicule est telle, qu’il est difficile d’entreprendre quoi que ce soit, sans prendre de gros risques pour sa santé. D’ailleurs, à cet heure, toutes les rues du centre-ville ou de la périphérie de Béchar sont désertes. On a beau chercher, on ne trouvera aucun magasin, ni café ouverts. Même topo le soir où, bien que le soleil ait disparu, la chaleur demeure suffocante. A ce propos, les habitants en ont même fait une boutade : «Un soir, à minuit, il a fait tellement chaud que nous sommes sortis dehors pour savoir où se cachait le Soleil !» Cette situation n’est pas propre à Béchar, mais à toutes les wilayas du Sud-Ouest. A Tindouf, par exemple, comme les nouvelles constructions sont en parpaing, ce matériau emmagasine la chaleur de la journée et, le soir venu, la maison se transforme en fournaise. De ce fait, les gens décident carrément de dormir dehors. D’autres préfèrent, lorsque tombe la nuit, quitter leur maison pour aller dormir à la hmada, une zone à l’extérieur de la ville. Autre conséquence : les coûts exorbitants liés aux factures d’électricité, que reçoivent les ménages chaque trimestre. A Béchar en effet, à cause de la chaleur torride qui prévaut, recourir aux appareils de climatisation devient une nécessité absolue. «Les climatiseurs ne sont jamais à l’arrêt, ils carburent du matin au soir. Malgré l’aide de l’Etat, nous payons en moyenne 8000 à 9000 DA la facture d’électricité. Quand on a une famille de six personnes et un salaire de 30 000 DA, la facture d’électricité à 9000 DA, c’est cher !»
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