La scène politique algérienne s’agite à l’approche du rendez-vous des législatives qui se tiendront au printemps prochain. La question de la participation à ces élections met les partis de l’opposition face à un dilemme. Le refus du pouvoir en place de répondre favorablement à la demande des partis de l’opposition de mettre en place une instance indépendante chargée de l’organisation des élections a remis sur le tapis l’option du boycott électoral, expérimentée à plusieurs reprises par nombre de formations politiques, à l’instar du FFS, du RCD ou encore du MDS. Mais il semble difficile désormais de faire le choix du boycott pour les partis de l’opposition dont la plupart sont confrontés à des problèmes de trésorerie. Commençons par le FFS, l’aîné des partis de l’opposition et précurseur du boycott électoral en Algérie, qui avait décidé de participer aux législatives de 2012 «sous la pression de difficultés financières», selon des indiscrétions. Le parti subit, en outre, la pression d’une partie de ses cadres qui ne cachent pas leur ambition d’intégrer les institutions de l’Etat. Le RCD est soumis aux mêmes contraintes qui risquent d’influer sur sa décision concernant le prochain rendez-vous électoral. D’ailleurs, ce parti, membre de la CLTD, n’a pas résisté à la tentation de s’engager dans les dernières élections pour le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, bien qu’il ait boycotté les législatives de 2012. Une contradiction politique qui renseigne sur les intentions électorales de ce parti. Le MSP, autre membre de la CLTD, a laissé entendre, par le biais de son président Abderrazak Makri, qu’il pourrait opter pour le boycott à condition que les autres partis de l’opposition fassent le même choix. Une possibilité qui a peu de chance de se concrétiser, et ce, pour deux principales raisons. La première est que Makri aura du mal à convaincre les cadres de sa formation politique de renoncer aux privilèges de la proximité avec le pouvoir. L’autre raison a trait à la difficulté, dans les circonstances actuelles, d’imaginer les membres de la CLTD prenant une décision commune en ce qui concerne les élections. D’ailleurs, cet aréopage politique, né dans un contexte de rejet de la présidentielle de 2014, a vu l’un de ses initiateurs, Jil Jadid, quitter la table pour des raisons liées justement aux élections. Si pour les partis précités, la décision de participer ou non aux prochaines législatives devrait être prise après un intervalle de suspense, Talaie El Houriat de Ali Benflis, lui, ne fait aucun mystère de ses intentions. Benflis, partenaire de la CLTD au sein de l’ICSO, ne cesse de critiquer la politique de la chaise vide, en dépit de ses mésaventures électorales en 2004 puis en 2014. Enfin, indépendamment des choix des formations politiques, une bonne partie des Algériens considèrent l’absention comme une forme de résistance. Lors des dernières législatives, les autorités ont avancé un taux de participation officiel de 42%. Une manière, peut-être, pour cette majorité d’Algériens de rejeter la fraude électorale et la démocratie de façade.
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