samedi 6 août 2016

«Il faut une expertise psychiatrique pour décider du sort du tueur»

Mahfoud Belhout, psychiatre exerçant à Alger, dresse le profil psychologique du tueur d’enfant. Les cas de règlement de compte mis de côté, il s’agit, le plus souvent, selon lui, de «psychopathes qui souffrent d’un trouble de la personnalité caractérisé par un comportement antisocial et l’absence de remords». Le phénomène du kidnapping et de l’assassinat d’enfant prend de l’ampleur en Algérie. Pouvez-vous esquisser le profil de ces tueurs ? D’abord, il faut préciser qu’il y a deux volets. Il y a les meurtres sur enfants commis par des personnes «saines» où l’acte se fait avec préméditation, généralement avec l’envie de se venger de la famille des victimes. Pour le cas du tueur atteint de pathologies psychiatriques, c’est généralement un psychopathe qui souffre d’un trouble de la personnalité, caractérisé par un comportement antisocial, l’absence de remords et un manque de «comportements humains», décrit comme étant un mode de vie criminel et instable. Je vous donne l’exemple de patients schizophrènes qui peuvent commettre des actes d’agressivité, surtout lorsqu’ils sont en plein délire. Certains entendent des voix qui leur demandent de tuer. Ces tueurs malades ont-ils l’espoir de guérir un jour ou bien faut-il les enfermer jusqu’à la fin de leur vie ? Enfermer, non ! Pour ces malades, on recommande un internement dans un hôpital psychiatrique qui peut durer plusieurs années, où ils bénéficient d’une prise en charge médicale pluridisciplinaire, psychiatrique et psychologique. Plus tard, il faut les aider pour faciliter leur insertion dans la société. Evidemment, il faut procéder à une expertise psychiatrique pour savoir si le tueur doit aller en prison ou à l’hôpital psychiatrique. Y a-t-il un risque de récidive après la fin de cette période d’internement ou d’emprisonnement ? Oui. C’est un problème très compliqué. Même dans les pays les plus développés, on n’arrive toujours pas à trouver une solution à ce phénomène. Certains vont jusqu’à proposer la castration chimique pour les criminels sexuels.  

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