Dès l’annonce de la confirmation de l’assassinat de la petite Nihal Si Mohand, des milliers de messages de condoléances à sa famille ont été postés sur facebook par des internautes. Sur sa page, Zoubir Fadel exprime en quelques mots le ressenti des internautes frappés par cette tragédie. «Des larmes et des prières», écrit-il. Cet assassinat a relancé le débat sur la peine de mort pour les meurtriers d’enfants. Si de très nombreux messages réclament son application, d’autres tentent d’opposer la raison à l’émotion. Dans son post, Mourad Abderrahmane ne cache pas son avis sur la question et réclame «vengeance» Pour lui, «les assassins doivent payer» car ils ne «méritent pas d’aller en prison». Un avis partagé par Mariam Ja, qui demande «la peine de mort pour les barbares». Même revendication de la part de Belhamici Fatma Amel. Pour elle, «la peine capitale doit s’appliquer à ceux qui s’en prennent à des innocents». Dans un post rageur, Ali Aïssa Hadj Arab s’attaque à ceux qui s’opposent à la peine capitale. Il écrit que pour ressentir la douleur, il faut se mettre à la place des parents. «Quand on tue de sang-froid un enfant, un ange, la peine capitale est plus que nécessaire.» Quant à Samira Bouras, elle réclame des exécutions publiques et avertit que «les Algériens ne se tairont pas tant que la peine de mort ne sera pas appliquée sur la place publique». Pour leur part, les opposants à la peine capitale avancent leurs arguments et jugent l’application de la sentence comme une violation fondamentale des droits humains. C’est l’argument défendu par la réalisatrice Sofia Djama, qui se dit «profondément contre la peine de mort, philosophiquement contre la peine de mort, éthiquement contre la peine de mort». Si le réalisateur Bachir Derrais, père d’une petite fille de 4 ans, écrit comprendre ce que ressentent les parents et les proches de Nihal, il juge néanmoins que la peine de mort n’est pas la solution. «Vous pensez vraiment que le rétablissement de la peine de mort va résoudre le problème ? La peine de mort aussi est un acte barbare, comme celui de tuer des enfants. Elle existe dans certains pays et elle n’a rien réglé.» Atika Boutaleb rejette la loi du talion et considère qu’«on ne lave pas le sang par le sang... Et ce n’est sûrement pas ainsi qu’on empêchera le sang de couler. La loi du talion n’a jamais rien résolu ! Une fois le criminel exécuté, une fois la justice rendue, cela rendra-t-il la vie à la victime ?» Pour le sociologue Nacer Djabi, il faut d’abord se pencher sur les raisons qui poussent les criminels à commettre ces crimes et établir leurs profils. Pour l’universitaire, «il est primordial dans ce genre de drame de ne pas se laisser déborder par ses émotions et savoir raison garder».
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