mercredi 10 août 2016

La Gendarmerie nationale donne l’alerte

La gendarmerie nationale met en garde contre la situation «préoccupante» sur le front social, malgré une amélioration constatée durant le deuxième trimestre 2016. «Malgré la diminution constatée, la situation sociale reste préoccupante et demeure marquée par la récurrence des contestations à caractère social», constate la gendarmerie dans son bilan du 2e trimestre de l’activité de sécurité publique générale et de police judiciaire. Selon le document rendu public lundi, la situation sur le front social a été caractérisée par l’enregistrement de 429 cas de troubles à l’ordre public, soit cinq par jour, ainsi que 691 cas de conflits sociaux. «L’analyse comparative par rapport à la même période de l’année précédente fait ressortir une hausse de 78% pour les conflits sociaux et une baisse de 14% pour les attroupements. Dans ce cadre, les unités de la gendarmerie nationale ont exécuté 23 réquisitions, dont 11 avec les moyens de maintien de l’ordre, soit une hausse de 15%  par rapport au 2e trimestre 2015», précise le bilan de la gendarmerie. Les causes principales de ces mouvements sont essentiellement l’accès à l’emploi et au logement, l’alimentation en eau potable, le raccordement aux réseaux d’assainissement, de distribution de l’électricité et du gaz, l’amélioration des conditions de vie en général. Les wilayas concernées par la délivrance des réquisitions sont situées principalement au centre et à l’Est : Médéa, Alger, Boumerdès, Aïn Defla, Blida, Batna, Annaba, Guelma, Skikda, Mila. Ne se contentant pas, pour une fois, de détailler les causes des troubles à l’ordre public, ce corps de sécurité placé sous la tutelle du ministère de la Défense nationale estime que les revendications sociales doivent être «une priorité» des pouvoirs publics. «Ces préoccupations doivent être considérées comme une priorité des pouvoirs publics, qui n’ont ménagé aucun effort pour atténuer l’intensité des foyers de tension», constate la gendarmerie, qui étonne par sa franchise inhabituelle. Selon le rapport de la gendarmerie, la paix sociale a connu une «amélioration» qui se traduit essentiellement par la régression des attroupements et des contestations sociales. «Ce calme est le résultat de la réaction des pouvoirs publics à la prise en charge effective des préoccupations à caractère socioéconomique exprimées par les populations», lit-on dans le document, qui explique que cette régression est due notamment aux «efforts consentis par les unités de la gendarmerie sur le plan préventif, et ce, par le travail d’anticipation et la transmission de l’information aux autorités administratives en temps opportun». Baisse de la criminalité Traitant des actions de renforcement des dispositifs de sécurité publique, le document de la gendarmerie note qu’ils sont adaptés pour «répondre aux impératifs sécuritaires et, parfois, dynamisés pour le ciblage des foyers de délinquance à travers l’exécution d’opérations coup-de-poing». Dans ce cadre, il a été procédé à l’exécution de 1204 opérations coup-de-poing à travers le territoire national, engendrant une hausse de l’ordre de 3% par rapport au 2e trimestre 2015. Dans la partie relative aux infractions aux lois spéciales, à l’exception  des infractions au code de la route, les unités de la gendarmerie ont traité durant le 2e trimestre de l’année 2016 3794 affaires ayant abouti à l’interpellation de 3220 personnes. En comparaison avec la même période de 2015, il a été enregistré une diminution de 5,86% avec 4030 infractions. Les infractions liées à la réglementation des prix et au fonctionnement des marchés sont les plus fréquentes : 65% sont liées au défaut de registre  du commerce et 19% au défaut de facturation, suivis des infractions de débits de boissons, de l’urbanisme, du code des eaux et de la santé publique. La gendarmerie constate, en outre, que la délinquance et la criminalité de droit commun, qui constituent un facteur affectant le sentiment de sécurité chez les citoyens, ont connu une baisse par rapport à la même période de l’année précédente. «Néanmoins, cet environnement reste encore affecté par des comportements  inciviques et indécents qui touchent à la sécurité publique», déplore la même  source. En outre, le renforcement du maillage territorial et les dispositifs de surveillance et de contrôle au niveau des frontières ont contribué de «manière significative» dans la lutte contre la criminalité organisée, qui a connu une régression durant cette période, traduisant «l’efficacité des différents dispositifs sécuritaires mis en place», indique-t-on encore. Toutefois, l’activité criminelle transfrontalière «persiste» malgré  sa régression durant cette période, note encore la Gendarmerie nationale, qui explique que ce constat est dû essentiellement à «la situation sécuritaire des pays voisins, démunis de capacités de lutte, notamment aux frontières», et d’autre  part par «la passivité et la complaisance des services d’autres Etats».

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