jeudi 4 août 2016

Le volontarisme de Bedoui face à la réalité du terrain

Le ministre de l’Intérieur sillonne le pays depuis quelques semaines pour réunir les walis des différentes régions et les sensibiliser à la nécessité de trouver des mécanismes locaux de relance économique. Prêchant un discours de «vérité», Noureddine Bedoui avoue devant ces commis de l’Etat que les caisses sont vides et qu’il ne faut plus désormais s’attendre aux affectations budgétaires centralisées pour financer les projets locaux. Le ministre enjoint ainsi aux walis de relancer l’investissement local par la débureaucratisation des procédures de validation de projets d’investissement initiés par le privé, la redynamisation du recouvrement de la fiscalité locale... en bref, trouver des sources de financement dans leurs régions respectives et soulager le budget de l’Etat. Le discours bute néanmoins sur des réalités autrement plus complexes. Le cadre juridique dans lequel évoluent ces walis — censés être les «représentants du gouvernement» au niveau local et pas seulement de hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur — et plus globalement le logiciel administratif par trop centralisé ne laissent que très peu de place à l’initiative locale. Dans l’entretien qui suit, Bachir Frik, ancien wali, entre autres, d’Oran, l’une des plus importantes wilayas du pays, met le doigt sur ces contradictions. Il relève ainsi qu’en l’occurrence le gros de la problématique concerne le ministère de l’Industrie, puisqu’il est question de la relance de l’investissement et non pas le ministère de l’Intérieur. «Le ministre de l’Intérieur ne peut rien faire, tout simplement parce que les membres du gouvernement ne semblent pas le suivre dans sa campagne.»   

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