jeudi 23 février 2017

La difficile transition énergétique

Si dans le discours, les choix sont en effet clairement entonnés en faveur du solaire notamment, la concrétisation du plan national dédié aux énergies renouvelables tarde à voir le jour de manière conséquente. Quarante-six ans après la nationalisation des hydrocarbures, la transition énergétique tarde à se mettre en place, malgré l’option prise par le gouvernement pour les énergies renouvelables, déclarées solennellement «priorité nationale» par le président de la République en 2016. L’appropriation de la richesse du pays, dans le sillage des nationalisations des hydrocarbures proclamées en 1971, a certes permis à l’Algérie de faire face, vaille que vaille, aux multiples crises économiques — imposées par la baisse cyclique des recettes d’exportations des hydrocarbures — mais le chemin vers l’émancipation vis-à-vis de la manne pétrolière n’est pas encore un pari gagné, en dépit de la volonté exprimée par les décideurs. Si dans le discours, les choix sont en effet clairement entonnés en faveur du solaire notamment, la concrétisation du plan national dédié aux énergies renouvelables tarde à voir le jour de manière conséquente. Des essais et des expérimentations sont faits ça et là, sans que soient réellement mis sur les  rails les projets d’envergure attendus, des chantiers qui nécessitent un socle industriel imposant et des investissements colossaux, via des partenariats locaux et étrangers en vue de rendre effectif un important plan national de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Un programme devant permettre, à l’horizon 2035-2040, la mise en service de près de 22 000 MW en énergie verte. Selon le ministre de l’Energie, Noureddine Boutarfa, qui exposait, il y a quelques mois, aux investisseurs américains, les perspectives énergétiques nationales, «les retombées attendues du programme des énergies renouvelables sont importantes en termes de création d’emplois, d’industrialisation, de développement technologique et d’acquisition de savoir-faire, contribuant ainsi au développement socioéconomique du pays». Pour y parvenir «le gouvernement s’active à mettre en place le cadre et les moyens adéquats pour attirer les investisseurs étrangers et promouvoir ainsi le transfert technologique à travers une association soit avec la société nationale Sonatrach, soit avec des entreprises publiques ou privées algériennes». Dans ce cadre, un appel à investisseurs national et international a été lancé en vue de la réalisation d’une capacité de 4000 MW, en énergie d’origine solaire de type photovoltaïque. Un projet devant inclure une composante énergétique consistant à réaliser des centrales électriques et une composante industrielle dédiée à la fabrication locale des équipements et matériels destinés à ces centrales. En attendant la finalisation de ce projet ainsi que tous les pans du programme national dédié au renouvelable, et malgré une conjoncture économique difficile, les hydrocarbures fossiles restent encore le pilier de l’économie nationale et sont fêtés encore cette année pour insister sur la forte symbolique de la date anniversaire. La célébration rappelle, par ailleurs, l’importance que continue de revêtir le secteur énergétique pour le pays et la place stratégique qu’il occupe dans l’économie algérienne. Un secteur qui «contribue actuellement à près de 30% du PIB, à plus de 50% des revenus du budget de l’Etat, mais surtout à plus de 90% des recettes d’exportation du pays», comme le signale le ministre de l’Energie qui insiste sur le rôle de son secteur dans la satisfaction des besoins domestiques et industriels, et le développement du pays de manière globale tout en relevant l’importance de l’exploration et le développement des gisements existants, le développement du raffinage et de la pétrochimie et, enfin, la réalisation d’un ambitieux programme en énergies renouvelables associant un nécessaire développement industriel.

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