vendredi 24 février 2017

Violences contre les étudiants et les enseignants : Les ligues des droits de l’homme dénoncent

Désormais, c’est le bâton qui attend les étudiants en pharmacie, à chaque fois qu’ils tentent de protester dans la capitale. Comme à son accoutumée, la police a réprimé l’action et interpellé des dizaines d’étudiants en grève depuis plus de trois mois. La vidéo montrant un policer en train de gifler un étudiant, mercredi à Alger, a suscité l’indignation des internautes. Sur les réseaux sociaux, un hashtag a même été créé pour exiger le jugement du policer derrière l’atteinte à la dignité de l’étudiant. La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) -aile Me Benissad- a condamné avec fermeté «la violence de la police à l’égard des étudiants» et qualifié l’acte de répression d’«atteintes répétées par le pouvoir aux libertés publiques en Algérie». «L’objectif étant d’étouffer le droit fondamental de s’exprimer et de revendiquer ses droits», lit-on dans le même communiqué. Réaction similaire chez la LADDH -aile Me Dabouz- qui rappelle, dans son communiqué rendu public mercredi, que les revendications des étudiants sont «légitimes et légales». «Les services de sécurité se sont opposés aux étudiants protestataires par la répression et la violence. Ce qui est grave, car violant les principes des droits humains et les dispositions de la Constitution qui garantissent la liberté de réunion et la liberté d’expression», lit-on dans le même communiqué. Joint par téléphone, un membre de la coordination  nous a informés hier qu’une délégation  d’étudiants a été reçue par le ministère de la Santé. Au moment nous mettons sous presse, aucun écho ne nous est parvenu sur l’issue des discussions. Les étudiants n’étaient pas les seuls à subir la répression mercredi. Les enseignants de l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef), qui ont tenté de tenir un rassemblement devant la wilaya de M’sila, ont subi le même sort. La LADDH, aile Benissad, qui a relaté les faits dans son communiqué, assure que «plusieurs enseignants ont été blessés ce jour-là après l’intervention brutale des forces de sécurité». Hier encore, le rassemblement que devaient tenir des enseignants de la faculté des sciences politiques, de l’université Alger 3, pour élire le bureau du Syndicat national de l’enseignement supérieur (CNES), a fait l’objet d’«une attaque violente menée par de présumés étudiants». «Deux syndicalistes ont été blessés», indique l’aile Benissad. Et d’ajouter : «La LADDH constate qu’une fois de plus, les autorités optent pour la répression et la violence comme réponse aux revendications professionnelles et sociales qui s’expriment quotidiennement dans notre pays. La LADDH appelle l’opinion publique et les forces sociales à rejeter la politique du bâton qui semble être l’option forte du régime dans ce contexte de crise. Le droit de s’exprimer, de manifester et de revendiquer fait partie des mécanismes civilisés de règlements des conflits. Il faut le défendre et l’élargir contre la volonté du pouvoir à le restreindre encore davantage.»

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