A quelques jours de l’ouverture officielle de la campagne pour les législatives, le Front des forces socialistes (FFS) organise une série d’ateliers de formation pour ses jeunes militants au siège du parti à Alger. Des séances pour leur permettre de mieux maîtriser l’outil de communication politique et définir leur rôle lors de la campagne des législatives qui débutera le 9 avril. Mais avant de passer aux travaux pratiques, les jeunes militants ont eu droit à l’allocution du premier secrétaire du parti, Abdelmalek Bouchafa. Il a rappelé que la situation actuelle ne pouvait pas perdurer et que le changement était inévitable, et qu’il était préférable qu’il soit décidé par les Algériens et non pas dicté par des puissances étrangères. «Au FFS, nous ne sommes pas pour la situation actuelle, ni pour un changement imposé par les grandes puissances», a déclaré le premier secrétaire, tout en rappelant qu’il est de la responsabilité de chacun d’assumer ses responsabilités. «Le changement est inévitable, mais à charge pour chacun d’assumer ses responsabilités», a-t-il averti. Par ailleurs, M. Bouchafa s’est attaqué aux oligarques coupables, à ses yeux, de vouloir éloigner la jeunesse de la politique. «Cette oligarchie travaille jour et nuit pour éloigner la jeunesse de la politique en utilisant ses milliards pour faire élire ses candidats», a dénoncé la tête de liste FFS à Constantine. «Nous voulons mettre la politique au cœur de nos problèmes économiques et sociaux», tout en assurant que le parti refusait de pousser la jeunesse dans des «aventures», mais œuvrait plutôt à lui offrir un cadre de travail et de réflexion pour la réhabilitation «de la culture de l’Etat, les valeurs de la citoyenneté et les valeurs suprêmes de la nation». Pour sa part, le membre de l’instance présidentielle, Ali Laskri, a estimé que l’Algérie souffrait de nombreuses carences : «La faiblesse et la déliquescence institutionnelles, le déficit démocratique, le formalisme dans l’exercice politique, la corruption généralisée et toutes les autres restrictions et violations que l’autoritarisme entretient avec la plus grande des célérités.» Pour la tête de liste à Boumerdès, le FFS voulait faire des élections du 4 mai une étape dans le «processus de reconstruction du consensus national dans l’objectif de créer les conditions d’un changement pacifique et démocratique». M. Laskri a relevé que son parti était convaincu que la jeunesse algérienne avait «les capacités et l’énergie pour pouvoir imposer cette alternative», ajoutant qu’il suffit juste d’opposer «espoir au fatalisme et de s’engager au lieu de céder à la démobilisation». Ces interventions de deux têtes de liste interviennent alors que le parti joue gros pour ces législatives. S’il a réussi à imposer ses listes sans trop de casse et très peu de recours, il devra par contre faire mieux qu’en 2012, où il a obtenu 26 sièges à l’APN. Pour ce faire, il a tenté un coup médiatique en désignant Salima Ghezali tête de liste à Alger. La journaliste, qui a longtemps œuvré en coulisses, aura la lourde mission de faire mieux que lors du précédent scrutin où le parti a obtenu cinq sièges à Alger. Un pari risqué qui pourrait peser lourd au lendemain des élections.
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