En tant que premier portail de l’emploi sur la Toile, quel constat faites-vous de l’émergence des métiers du web ? Tous les métiers de l’entreprise se digitalisent. Cela s’accélère depuis 4 ou 5 ans. Un exemple simple : le marketing. Auparavant, le marqueteur travaillait d’une certaine manière très classique. Aujourd’hui, il doit impérativement avoir une approche digitale dans sa stratégie marketing, sinon il perd son titre de marqueteur. Aujourd’hui, tous les métiers liés au marketing et à la communication se digitalisent. Cette digitalisation effrénée est automatique étant donné que la société se modernise et l’accès à internet s’est démocratisé. C’est en fait tout le marché de l’emploi qui est entré dans la sphère du numérique, que ce soit pour l’offre ou la demande. Le recrutement se digitalise et également la formation. Les sites de e-learning s’imposent d’une manière phénoménale. Dans une entreprise, tous les acteurs adhèrent et intègrent cette dimension numérique ou digitale. Ceci n’est pas exclusif aux sociétés privées, mais également aux sociétés publiques qui recrutent aujourd’hui sur internet. Pas seulement le recrutement, mais aussi dans leur démarche de communication, en allant vers la création de site web et de pages sur les réseaux sociaux. Qu’en est-il des métiers du web ? Justement pour accompagner cette évolution, le besoin de métiers est automatique. Avant, c’était le terme d’ingénieur du web. Aujourd’hui, même pour le métier d’ingénieur du web, il existe plusieurs spécialités. Il y a l’aspect sécurité sur le Net, la partie visuelle des sites ou ce qu’on appelle le front end, les applications mobiles, le codage, le côté design, les data scientists et bien d’autres. Donc rien que dans le métier d’ingénieur web, il y a de nouveaux métiers qui ont émergé et qui sont sur le marché. Il y a de jeunes talents qui s’imposent et offrent des services de qualité. Ils montrent également un appétit grandissant pour la formation, même s’il n’y pas de formation spécialement dédiée à cela. Dans le volet marketing, s’occuper de la marque, du produit et de la publicité ne se fait plus de la manière traditionnelle, mais prend une dimension digitale. Il y a le métier de trafic manager, spécialisé dans la manière de ramener des internautes sur le site. Il y a également les community managers, les web marqueteurs et bien d’autres. Mais généralement les métiers sur le web sont rares. Est-ce un problème typiquement algérien ? Du tout. Le manque de ressources humaines pour le digital est un problème mondial. En l’absence de formations spécialisées, les sociétés aujourd’hui recrutent plutôt de la matière grise. Elles optent pour des jeunes qui ont du potentiel et qui peuvent apprendre vite. L’expérience n’est plus un critère de choix, étant donné que ceux qui sont expérimentés entrent dans une surenchère salariale et nécessitent un budget colossal de l’entreprise. Les personnes qui travaillent dans le web ne veulent pas forcément dire qu’elles ont fait des études spécialisées, mais plutôt des juniors qui ont appris sur le tas ou qui veulent le faire dans des entreprises qui leur offrent cette opportunité. Nous avons un bon potentiel mais qui reste insuffisant. Contrairement à ce que disent certains, il n’y aura pas de boom dans la demande mais cela va aller crescendo.
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