mardi 3 octobre 2017

L’intersaison affaiblit l’offre

En l’absence d’un marché de gros à Jijel, les légumes produits dans la wilaya font le voyage jusqu’au marché de gros de Chelghoum Laïd, avant de revenir au bercail avec un prix considérablement alourdi par les marges et les frais de transport. Après une clémence des prix des légumes qui a caractérisé la région durant tout l’été, la balance s’est subitement renversée en ce début d’automne avec une mercuriale qui donne parfois le tournis. Voir la tomate cédée à pas moins de 180 DA, après avoir été vendue jusqu’à 25, voire 20 DA, durant la saison estivale, a de quoi étonner. Le même topo est relevé pour les autres légumes comme la courgette, le concombre, le poivron ou encore la laitue. Nous avons à ce propos questionné le secrétaire général de la Chambre de l’agriculture de la wilaya de Jijel, Yacine Zedam, qui a justifié cette envolée par la période de creux de la production locale. Il nous explique que pour la tomate comme le poivron par exemple, la production locale de ces primeurs se fait généralement sous serre durant la période allant d’avril à fin juillet, suivie par la culture de plein champ de fin juillet à fin septembre. Le creux, indique-t-il s’étalera ainsi d’octobre jusqu’à fin janvier, soit l’arrivée des extra-primeurs produits à Biskra qui comble la période vide dans notre région. L’essentiel des produits maraîchers écoulés actuellement proviennent de culture de plein champ d’autres wilayas. Pour la tomate par exemple, des quantités sont produites par les trois agriculteurs dotés de multi-chapelles mais la production est loin de répondre au marché local. Plus que ça, en l’absence d’un marché de gros à Jijel, le consommateur local est astreint à manger des légumes produits dans la wilaya mais devant faire le voyage jusqu’au marché de gros de Chelghoum Laïd, avant de revenir au bercail avec un prix considérablement alourdi par les marges et les frais de transport. Certes, certains légumes comme la laitue sont produits mais les quantités sont bien loin de répondre à la forte demande. Notre interlocuteur ne manquera pas d’appeler les agriculteurs à moderniser les facteurs de production en passant de la serre à la multi-chapelle qui, précisera-t-il, offre beaucoup plus d’avantages et permet aussi de produire durant la période creuse avec un chauffage d’appoint juste durant les grands froids. Notre interlocuteur ne manque pas aussi de revenir sur la saison estivale durant laquelle la mercuriale avait été raisonnable pour le consommateur qui, a contrario, a pénalisé les agriculteurs, dont certains se sont retrouvés avec des pertes. Il cite à ce propos le cas du concombre cédé par le fellah à 5 DA et qui se retrouve sur les étals entre 35 et 40 DA ! Cette situation, prévient-il, risque d’influencer la prochaine campagne de la saison estivale, car les agriculteurs n’acceptant plus de vendre encore une fois à perte. C’est pourquoi il est appelé du côté de la Chambre de l’agriculture à la mise sur pied d’une coopérative spécialisée dans les fruits et légumes pour commercialiser les produits agricoles et, pourquoi pas, permettre l’acquisition de matériel lourd en association entre les agriculteurs.  

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