Djamal Eddine Ouali, âgé de 40 ans, bien qu’activement recherché en Europe, n’a pas été repéré en Italie jusqu’à ce que lui-même se fasse localiser en déposant une demande pour obtenir un permis de séjour auprès des services de l’immigration de Salerne. La police italienne a diffusé l’information de son arrestation, samedi soir, la qualifiant pompeusement de «blitz antiterrorisme» et en publiant des photos d’un groupe d’agents cagoulés et armés immobilisant l’Algérien, désarmé et à genoux, dans une rue de Bellizzi (province de Salerne), qui se trouve à 50 km au sud de Naples… Selon les tweets diffusés par la police italienne, Ouali faisait partie d’«un réseau de faussaires de permis de séjour lié aux attentats de Bruxelles». On lui reproche également le délit de «complicité d’immigration illégale». C’est pour ces charges que sur demande des autorités belges, Interpol avait lancé un mandat d’arrêt contre l’Algérien qui habitait la petite localité de Bellizzi avec son épouse. Il faut dire que suite aux attentats de Paris et de Bruxelles, une forte préoccupation, amplifiée par les discours ouvertement islamophobes de certains hommes politiques (d’extrême-droite et de droite), s’est emparée des Italiens. Désormais, les appels à «chasser tous les musulmans d’Italie» sont publiquement lancés par ces députés, leaders politiques et relayés par les forums sociaux. Accusée de ne pas faire suffisamment pour prévenir des attaques terroristes comme celles de Paris et de Bruxelles, la police italienne, avec cette arrestation, veut démontrer le contraire. Pour leur part, les enquêteurs belges se sont mis sur les traces de Ouali dès octobre 2015, suite à la série de perquisitions effectuées par la police belge à Saint-Gilles, en région bruxelloise, et un mandat d’arrêt a été lancé contre lui par Interpol le 6 janvier dernier. Les enquêteurs pensent que c’est lui qui avait fourni de faux documents à Najim Laâchraoui (qui aurait pris part aux attentats-suicide à l’aéroport de Bruxelles), à Salah Abdeslam (membre présumé de la cellule terroriste qui a perpétré les attentats de Paris) et à Mohamed Belkaïd (suspecté d’être lié à ces attentats et tué lors du raid du 15 mars). Une question s’impose : si Ouali était «expert en fabrication de faux permis de séjour», pourquoi diable est-il allé demander un «vrai» permis de séjour à la préfecture italienne, prenant le risque de se faire arrêter à cause de cela ? Cela ressemble à une blague belge…
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