L’Instance de suivi et coordination de l’opposition (ISCO) tiendra, ce matin à Zéralda, à l’ouest d’Alger, son congrès. Deuxième rencontre du genre après celle tenue en juin 2014, à l’initiative de la CNLTD à l’époque, ce rendez-vous s’annonce décisif pour cette coalition qui a réussi, jusque-là, à maintenir sa cohésion et travailler en commun pendant près de deux ans, cependant sans pouvoir imposer l’objectif d’aller vers une «transition négociée». Certes, l’ISCO a fortement gêné les tenants du pouvoir dans leur entreprise, notamment concernant la réalisation d’un consensus autour de la révision de la Constitution, mais l’objectif tracé lors de la rencontre de Mazafran est loin d’être réalisé. Pourquoi ? Quelle est la nouvelle stratégie à adopter pour imposer le changement voulu ? Les réponses seront fournies, peut-être, aujourd’hui par les participants à cette nouvelle rencontre de l’ISCO. Un congrès présenté par ses initiateurs comme «une sérieuse réunion de travail» et non pas «un show médiatique», en faisant référence au «carnaval» qui aura lieu en même temps à la Coupole du complexe olympique du 5 Juillet. «Notre rencontre est une réunion de travail qui proposera des moyens de sortie de crise. Ce n’est pas une démonstration de force», affirme l’ancien ministre et président de la commission de préparation de cette réunion, rencontré hier matin au siège du parti Talaiou El Houriat. Selon lui, cette conférence nationale de l’opposition n’est «pas un show politique où l’on doit chercher le nombre pour faire dans la démonstration de force». «Chacun des partis membres de l’ISCO peut remplir la Coupole. Mais ce n’est pas notre but», explique-t-il, en signalant la diffusion, sur toutes les radios locales de l’intervention du chef du FLN sur la Chaîne I de la Radio nationale. Abdelaziz Rahabi voulait rappeler le parti pris et la mobilisation de tous les moyens publics au profit de la caste au pouvoir. «Des défections mais pas de divergences» Pour Abdelaziz Rahabi, «l’ISCO a réussi à réaliser une convergence au sein de l’opposition sur l’analyse de la situation politique nationale». «Cette réunion est le prolongement direct de la rencontre Mazafran 1 qui a eu lieu le 10 juin 2014 et a été élargie, depuis, à d’autres partis et personnalités. Nous avons travaillé sur les convergences entre des membres de familles politiques d’obédiences différentes, voire divergentes parfois, mais qui convergent sur le diagnostic de la situation actuelle de l’Algérie et qui proposent des moyens de sortie de crise», explique-t-il. Au moins deux documents seront adoptés à l’issue de cette rencontre. Le premier est la déclaration politique qui sera enrichie par les participants, alors que le second est celui définissant les règles, les principes et la déontologie qui organisent le fonctionnement de l’ISCO. Ce dernier document a été élaboré pour éviter d’éventuels couacs qui risquent de perturber, à l’avenir, la cohésion de cette instance. S’agissant de la participation, ce deuxième congrès est moins ambitieux que le précédent qui avait, rappelons-le, réuni l’écrasante majorité des acteurs de l’opposition. Des invitations, assure Younes Sabeur Cherif, chargé de communication du parti Jil Jadid, ont été adressées à tous les acteurs, mais il y aura certainement des défections. Ayant pris part à la rencontre du 10 juin 2014, le Front des forces socialistes (FFS) et l’ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, ne devraient pas être présents aujourd’hui. «Le FFS n’a donné aucune réponse à notre invitation. Nous avons déposé l’invitation auprès de la secrétaire du parti et, depuis, aucun responsable n’a répondu à nos appels. Pour Hamrouche, nous lui avons remis l’invitation et nous ne connaissons pas encore sa réponse», explique Younes Sabeur Cherif. D’autres invités seront, dit-il, absents pour des raisons personnelles. Il s’agit de Mokdad Sifi, Taleb El Ibrahimi et Lakhdar Bouregaa. L’ISCO, indique également Abdelaziz Rahabi, a été contrainte de limiter le nombre de participants en raison de l’exiguïté de la salle qui abritera l’événement : «Nous avons eu une salle ne pouvant pas contenir plus de 400 personnes, alors que nous avons misé sur une salle en mesure d’en contenir 1000. Nous avons dû, par conséquent, limiter le nombre d’invités, mais également celui des délégués des partis membres de l’ISCO.»
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