Les travaux de l’atelier sur le rôle de la justice pénale dans la lutte contre le terrorisme au Sahel ont débuté, hier à Alger, en présence de nombreux experts venus de plusieurs pays occidentaux et du Sahel, qui est confronté à une situation de crise majeure ayant entraîné la convergence de groupes terroristes armés vers cette région pour en faire une terre de prédilection. Organisé par le groupe de travail chargé du renforcement des capacités des pays du Sahel au sein du Forum global contre le terrorisme et coprésidé par l’Algérie et le Canada, l’atelier a regroupé en plus de ses dirigeants, des représentants de nombreux pays membres du Forum global de lutte contre le terrorisme (FGCT), mais aussi ceux du Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi que des pays de la région du Sahel, de l’Union africaine, de l’Union européenne, de la Ligue des Etats arabes et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). Lors de sa déclaration d’ouverture, l’ambassadeur canadien David Drake a mis l’accent sur la nécessité de se doter d’un «mécanisme d’intervention prévisible, basé sur la primauté du droit pour avoir un effet dissuasif dans le cadre d’une approche plus vaste de lutte contre l’extrémisme violent». Il relève par ailleurs que «les interventions robustes sur le plan de la justice pénale constituent une composante essentielle de nos efforts collectifs pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent. De même que la criminalisation des terroristes et la prévention contre les actes préparatoires ainsi que le financement, la complicité et la sollicitation aux actes terroristes (…) appellent à la nécessité de renforcer la lutte contre ce phénomène transnational». Pour l’ambassadeur canadien, la coopération en matière de justice pénale repose «sur notre capacité à travailler ensemble en prenant appui sur les lois semblables, afin de permettre des poursuites judiciaires et des extraditions des personnes soupçonnées de terrorisme». Le diplomate n’a pas manqué de rappeler que son pays, le Canada, et l’Algérie partagent l’idée «de passer à des actes concrets dans le contexte des deux Etats pour lutter efficacement» contre le terrorisme. Abondant dans le même sens, le conseiller des affaires étrangères, El Haouès Riache, a plaidé pour un «travail commun» afin d’obtenir des résultats «plus intégrés, coordonnés et efficaces» dans la stratégie de lutte contre le terrorisme. «L’architecture normative mise pertinemment en place sous forme de convention, de traités, de protocole et de résolutions du Conseil de sécurité... offre aux pays des gisements où puiser les instruments qui permettent de faire face à l’hydre terroriste et à ses actes criminels, tout en protégeant les valeurs et les principes chers à nos pays et à nos sociétés ainsi qu’à la communauté internationale dans son ensemble», dit-il. Selon lui, l’arsenal normatif de lutte contre le terrorisme «reste très relatif s’il n’est pas soutenu par des institutions capables et des ressources adéquates. La réalité du terrain prouve que les groupes terroristes reculent devant des Etats forts et qu’ils savent exploiter à leur avantage et au bénéfice de leurs propres objectifs et les éventuelles faiblesses institutionnelles qui pourraient exister». Revenant sur l’ordre du jour de l’atelier, M. Riache explique qu’il découle «des préoccupations exprimées en ce sens lors des dernières sessions du groupe d’experts tenues à Alger. C’est notre souhait que cet atelier puisse aborder ces préoccupations de façon plus approfondie et dans un esprit ‘‘action oriented’’ en vue de déboucher sur des recommandations et des initiatives qui contribueraient à renforcer les capacités de la région du Sahel dans sa lutte contre le terrorisme». Le diplomate rappelle que la menace terroriste, «loin de s’estomper dans la région du Sahel», présente et cause régulièrement des drames aux populations civiles. «Grâce à leur grande connexion avec le crime organisé transnational, ces groupes renforcent, élargissent leurs espaces d’action, accèdent à plus de ressources financières et parviennent à contrôler des territoires et des populations.» Il ne manque pas de citer les nombreuses villes de la région du Sahel ciblées par des attentats qui, d’après lui, «révèlent les intentions et les capacités d’action des groupes terroristes et imposent plus de mobilisation et de coopération pour y faire face efficacement». Tenus à huis clos, les travaux de cet atelier devront s’achever aujourd’hui, en présence de Abdelkader Messahel, ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, avec un relevé des conclusions et des recommandations sur les action
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