La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) met en garde contre le risque de développement, en Algérie, de la «xénophobie» et du «racisme». Réagissant aux événements de la ville de Béchar où des migrants subsahariens ont été pris à partie, vendredi dernier, par des habitants de la cité OPGI, la LADDH demande l’ouverture d’une enquête impartiale pour élucider cette affaire. «D’après des informations recueillies sur place, tout a commencé dans la matinée du vendredi, quand un groupe d’individus a attaqué des migrants avec des jets de pierres et autres armes blanches dans le but de les déloger de leur lieu d’habitation, qui n’est autre qu’un centre commercial abandonné. Le motif invoqué serait qu’une fillette aurait été victime d’une tentative d’agression de la part d’un ou plusieurs migrants», précise l’organisation que préside maître Noureddine Benissad. Selon le même communiqué, la version de l’agression d’une fillette «a été réfutée» par les migrants contactés qui, eux, parlent d’une machination «qui vise à les chasser de ces lieux de refuge». En réaction, les autorités locales ont obligé les migrants à quitter la ville, nombre parmi eux sont arrivés à Oran «blessés, fatigués et, pour certains, ayant perdu leurs effets personnels et leurs bourses», dénonce encore l’organisation. Ce faisant, la LADDH dénonce «ces violences assimilables à une expédition punitive d’une autre époque». «La Ligue demande aux autorités l’ouverture d’une enquête sérieuse et impartiale sur les allégations d’une éventuelle victime et sur les auteurs de cette attaque qui a ciblé un groupe d’individus sur la base de leur couleur et de leur situation d’étrangers», lit-on dans le même communiqué. La LADDH se dit également préoccupée par la répétition de ces actes qui «doivent fortement interpeller l’ensemble de la communauté nationale sur les risques du développement d’une xénophobie et d’un racisme insupportables dans un pays qui en a beaucoup souffert et qui sont une injure aux valeurs humanistes universelles professées par les militants du Mouvement national algérien et de l’indépendance». «Cette perversion xénophobe et raciste est une violence extrême qui a des effets destructeurs graves pour l’ensemble de la société. Il faut s’y opposer par les moyens de la loi et par l’implication forte des acteurs de la vie sociale», indique la Ligue, qui affirme avoir constaté «que des discours de divers horizons ne contribuent pas à apaiser les esprits, ces derniers n’échappent malheureusement pas aux stéréotypes et autres clichés concernant la réalité de la migration en Algérie».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire