La réalisation de centres hospitalo-universitaires (CHU) en partenariat avec des opérateurs privés nationaux pourrait constituer une solution alternative aux offres «surestimées» proposées par des firmes étrangères. Le ministre de Santé, Abdelmalek Boudiaf, a proposé hier, lors d’une visite de travail dans la wilaya de Sidi Bel Abbès, de confier la réalisation clés en main d’un CHU de 500 lits au groupe des sociétés Hasnaoui. «Postulez à la réalisation d’un hôpital de référence avec vos moyens installés et nous vous accompagnerons dans toutes les étapes du projet. Faites-nous des propositions en ce sens», a lancé M. Boudiaf à l’adresse du président du groupe, Brahim Hasnaoui, à l’issue de sa visite au Centre anticancéreux (CAC) de la ville de Sidi Bel Abbès. Exprimant son satisfecit quant à l’avancement et la qualité des travaux du CAC, le ministre de la Santé a estimé, à cette occasion, que les entreprises algériennes sont actuellement en mesure de prendre en charge «convenablement» des projets confiés auparavant à des sociétés étrangères. En septembre dernier, cinq projets de réalisation de CHU dans plusieurs wilayas du pays ont été gelés sur instruction du Premier ministre ; ils devaient être réalisés à Alger, Constantine, Ouargla, Tizi Ouzou et Tlemcen dans le cadre d’un partenariat avec des consortiums italien, français, autrichien, britannique et sud-coréen. Ce gel est intervenu alors que des attributions provisoires avaient été annoncées au profit de plusieurs groupements de réalisation. Ainsi, le projet du CHU de Tlemcen, d’une capacité de 500 lits, a été attribué au groupe britannique International Hospital Group (IHG). Le groupement italien Rizzani De-Eccher/hôpital San Rafael s’est vu attribuer la construction du CHU d’Alger qui sera doté de 700 lits. Celui de Constantine (500 lits) au groupement franco-autrichien Bouygues Bâtiment International/ APHParis/Vamed Eng ; le CHU de Tizi Ouzou au sud-coréen Daewoo E&C associé avec Heerim Architectes et celui de Ouargla (500 lits) au groupement Hyundai E&C/Baum Architects inc/Seoul national University/Sun medical Center. Selon toute vraisemblance, tous ces projets ont été ajournés à partir de 2014. Selon un responsable du secteur de la santé, interrogé par El Watan en septembre 2015, la réalisation de ces cinq CHU devrait être relancée à partir de 2016, «mais par des entreprises algériennes mixtes». La proposition du ministre de la Santé de recourir à des sociétés algériennes, engagées dans des partenariats avec des firmes étrangères comme c’est le cas du groupe Hasnaoui, s’inscrit-elle dans cette optique ? Pour le président du groupe Hasnaoui, une telle option «mérite réflexion» dans le sens notamment d’une «plus grande flexibilité dans l’acte d’investir». «La réalisation d’un hôpital de référence ne nous pose pas de problème. Nous disposons, aujourd’hui, de l’expertise et de la capacité nécessaires pour mener de grands projets techniques en partenariat avec des étrangers. Mais il faut au préalable discuter de la configuration actuelle du système de santé, notamment l’aspect lié à la sécurité sociale», a-t-il expliqué au ministre de la Santé.
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