L’Algérie, qui soutient la lutte du peuple sahraoui dans son droit à l’autodétermination, intensifie ses relations avec la République arabe sahraouie démocratique (RASD), dont elle a reconnu l’existence dès sa proclamation, le 27 février 1976. C’est en ce sens que s’est tenue, dimanche à Alger, une réunion de haut niveau sous la présidence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et de son homologue de la RASD, Abdelkader Taleb Omar, dans le cadre des consultations algéro-sahraouies. Le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, le vice-ministre de la Défense nationale et chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, le général Ahmed Gaïd Salah, et le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, ont participé à cette rencontre. Plusieurs membres du secrétariat national du Front Polisario et du gouvernement sahraoui étaient également présents à la réunion. «Ces consultations ont porté sur les questions diplomatiques, sécuritaires et humanitaires d’intérêt commun», souligne un communiqué du Premier ministère. La réunion ne manque pas d’importance dans le contexte actuel marqué par des actions marocaines tendant à réduire le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso). La réaction du Conseil de sécurité suscite au moins des regrets, sinon de fortes inquiétudes, cette instance disposant des moyens d’imposer ses décisions. Le contexte est également marqué par le voyage dans la région du secrétaire général de l’ONU et surtout ses déclarations, qui sont autant de mises au point et d’éclairages sur son propre mandat et les approches des conflits au sein de cette instance. Des approches marquées au moins par des équivoques, sinon par de flagrants partis pris, et cela alors qu’il s’agit de résolutions du Conseil de sécurité adoptées, ne manque-t-on pas de rappeler, à l’unanimité de ses membres. Et la récente attitude de cette instance onusienne à propos des attaques marocaines aussi bien à l’égard du secrétaire général de l’ONU que de la Minurso a au moins surpris par sa tiédeur. Plus que cela, alors même qu’il s’agit d’un moment de vérité, il a refusé de prendre position. En ce qui concerne la rencontre d’hier, elle s’inscrit dans la continuité de relations anciennes, avant même qu’elles soient étendues au niveau le plus élevé, la RASD étant par ailleurs reconnue par des dizaines d’Etats à travers le monde. C’est ce qui lui a permis, en 1982, de figurer parmi les Etats membres de l’ancienne Organisation de l’Unité africaine (OUA) et d’être membre fondateur de l’Union africaine (UA), le Maroc s’étant retiré de la première et ne figurant pas dans la seconde. Une espèce de boycott, mais sans le moindre résultat. Ou encore une carte, fausse bien entendu, qu’il exhibait pour reprocher à l’Algérie son soutien à la RASD et tenter de pervertir la nature même du conflit qui l’oppose aux Sahraouis, croyant ainsi pouvoir le bilatéraliser. C’est pourtant le Maroc qui conclura en 1988 un accord de paix avec le Front Polisario, le défunt roi Hassan II niant, quant à lui, tout conflit avec l’Algérie. L’ONU se chargera, quant à elle, de rappeler que les Sahraouis vivant en territoire algérien sont des réfugiés et non pas des séquestrés et que l’Algérie est un pays d’accueil. Il est alors bien dommage que des analystes, ou considérés comme tels, viennent à nier de telles évidences, alors même qu’il s’agit d’une question de décolonisation, comme l’affirment toutes les résolutions relatives au Sahara occidental adoptées par l’ONU et notamment par le Conseil de sécurité. Quant à l’Algérie, elle s’est positionnée du côté du droit et de la justice et sa position est demeurée inchangée.
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