Précédant la visite du Premier ministre Manuel Valls prévue les 9 et 10 avril prochain dans la capitale algérienne, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, était hier à Alger pour rencontrer les hautes autorités du pays. Une conférence de presse conjointe avec son homologue Ramtane Lamamra a eu lieu hier au ministère des Affaires étrangères. «Je viens ici en tant qu’ami de l’Algérie et en tant que partenaire de la relation franco-algérienne, pour une coopération de plus en plus étroite entre nos deux pays», a affirmé le ministre français, présent à Alger pour finaliser les préparatifs de la quatrième réunion du Comité intergouvernemental de haut niveau. Une réunion qui sera sanctionnée, annoncent les deux ministres, par la signature de nombreux accords, notamment économiques, avec les projets Peugeot, Renault et Alstom, mais aussi dans les secteurs de l’éducation, la santé et la jeunesse. Outre la coopération économique, les discussions entre les deux ministres ont aussi porté sur les questions régionales, dont celles du Sahara occidental, de la Libye et du Mali. Sur le conflit sahraoui, M. Ayrault affirme que la France est pour le renouvellement du mandat de la médiation onusienne Minurso. «Concernant le Sahara occidental, la position de la France est toujours la même, nous sommes pour que la Minurso puisse mettre en œuvre sa mission. C’est tout le sens du travail de dialogue que nous avons entrepris ces dernières semaines, pour que la relation entre tous les partenaires, notamment le Maroc et les Nations unies, s’apaise. On nous a reproché parfois cette démarche, mais elle avait pour seul but d’apaiser. J’ai pu m’entretenir avec mon homologue marocain et avec le secrétaire général de l’ONU dans cet esprit», explique M. Ayrault, ajoutant que son pays ne souhaite pas que cette question délicate et difficile soit une pierre d’achoppement dans l’amitié entre l’Algérie et la France. Ramtane Lamara indique, pour sa part, sur le même sujet : «Nous avions et avons toujours bon espoir que la présidence de François Hollande aide la région à régler cette question dans le cadre de la légalité internationale et dans la satisfaction du principe de décolonisation. C’est un problème qui dure depuis 40 ans et qui revient épisodiquement dans notre dialogue politique. Et c’est un des désaccords principaux entre les politiques extérieures de nos deux pays. Les Nations unies sont à un tournant crucial et peut-être décisif sur cette question. Nous pensons que la France trouverait absolument un rôle à la mesure de son histoire, de son pouvoir, de ses responsabilités dans le soutien des processus unitaires du Maghreb avec la satisfaction du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Nous sommes à un moment où il faut savoir dire que le pire n’est pas sûr.» Sur la question libyenne, M. Ayrault fait aussi l’annonce d’un changement dans la vision française du règlement de la crise : «Il n’y a pas d’autre solution que politique. Il faut tirer les leçons du passé. Il ne s’agit pas de recommencer des initiatives qui ont créé un état de désordre et de chaos difficile, préjudiciable d’abord au peuple libyen qui en est la victime et permettant la progression de groupes terroristes, dont Daech, qui menacent tous les Etats de la région.» «C’est une situation extrêmement dangereuse et c’est par la voie politique que nous souhaitons l’aborder. C’est pourquoi nous soutenons la constitution d’un gouvernement d’union nationale. Il y a urgence à ce que ce gouvernement soit installé», dit-il encore. Qualifiant le dialogue entre la France et l’Algérie de «bénéfique», Ramtane Lamamra affirme que l’Algérie soutient l’initiative politique française en faveur de la question palestinienne. La lutte antiterroriste a figuré aussi au menu des discussions entre les deux ministres, qui ont convenu de la nécessité de renforcer l’échange d’informations en matière de prévention contre la radicalisation des jeunes. Au cours de son séjour, le chef de la diplomatie française a été reçu par le président Abdelaziz Bouteflika et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Comme il devait aussi avoir des entretiens avec des chefs d’entreprises françaises installées en Algérie.
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