mercredi 30 mars 2016

Saadani attaque Ouyahia et rameute ses «soutiens»

Ce matin, la Coupole du 5 Juillet devrait abriter un grand rassemblement populaire de soutien au programme du président de la République et… à l’Armée populaire nationale (ANP). Le rendez-vous, placé sous le slogan «La construction d’une muraille nationale», devrait voir la participation de 36 partis politiques, de la plupart des membres du gouvernement, de tout ce que le pays compte comme organisations (UGTA, UNFA…) et d’une centaine d’associations. «20 000 badges ont déjà été distribués», a confié Amar Saadani sur les ondes de la Chaîne 1. Hier encore, les cadres du parti étaient collés à leurs téléphones pour rameuter d’autres participants. Même le Premier ministre aurait été destinataire d’une invitation. M. Sellal, qui avait confié être encarté au FLN, avait fait acte de présence lors du 10e congrès du parti, au cours duquel Amar Saadani s’était fait réélire au poste de secrétaire général. Mais le Premier ministre, à 24 heures de la tenue du rassemblement, n’avait toujours pas tranché sur sa participation. Alors que le secrétaire général du FLN avait pour habitude de mandater les deux membres du bureau politique, Sadek Bouguettaya et Hocine Khaldoun, pour assurer le service après-vente dans les médias, il a préféré monter lui-même en première ligne pour défendre son initiative et s’en prendre une nouvelle fois à Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND et directeur de cabinet de la Présidence. Lors de sa participation à l’émission de la Chaîne 1 «Forum de la radio» ou lors de l’entretien accordé au site en ligne TSA, Amar Saadani s’est directement attaqué à l’ancien Premier ministre, l’accusant de continuer à «vivre dans les années 1990». «Je n’ai aucune confiance en la personne du secrétaire général du RND. Ouyahia n’est pas honnête avec le Président. Son objectif est d’être candidat à la présidentielle de 2019, mais le FLN ne le soutiendra pas», a déclaré Saadani à la Chaîne 1. «Ceux qui refusent de venir au rassemblement font une erreur. Comment peuvent-ils refuser de nous rejoindre alors que ce grand rassemblement populaire est organisé pour marquer notre fidélité au président Bouteflika et à l’Armée populaire nationale ?» s’est demandé le patron du FLN sur les ondes de la Radio nationale. Une manière d’accuser le patron du RND de ne pas soutenir le président Bouteflika, mais également l’ANP. Amar Saadani va plus loin et demande carrément son limogeage de la Présidence. «Les militants du FLN sont contre son maintien à la Présidence», a-t-il confié à TSA. Cette guerre entre les deux plus puissants partis politiques intervient alors qu’une autre «guerre des clans» est en phase active. Les deux alliés d’hier, Gaïd Salah, chef d’état-major et vice-ministre de la Défense, et Saïd Bouteflika, frère du Président, qui avaient obtenu le départ du patron du DRS, sont aujourd’hui engagés dans une lutte feutrée à travers les patrons du FLN et du RND. Si le premier a longtemps fait miroiter «le soutien du parti au patron de l’ANP s’il souhaitait se porter candidat à la prochaine présidentielle», comme le confie un cadre du FLN, le second est devenu l’arme de Saïd Bouteflika pour contrer les ambitions du secrétaire général du FLN et de son mentor. «Ouyahia est chargé de ne laisser aucun espace à Saadani», indique une source du RND. Ces escarmouches à répétition préparent inéluctablement le départ de l’un des deux clans. 

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