Des échauffourées, qui ont éclaté vendredi après-midi à Béchar entre des centaines de Subsahariens et des jeunes résidents au faubourg de Béchar Djadid ont fait une dizaine de blessés. Ernest Doh (36 ans) et Eniatus Iang (35 ans) tous deux ressortissants gabonais, installés depuis quatre ans à Béchar, ont été surpris par l’attaque d’une centaine de jeunes Bécharis qui ont commencé par leur lancer des cailloux lorsqu’ils étaient dans les locaux commerciaux abandonnés du quartier de Gharassa. «On ne savait pas ce qui nous arrivait et pourquoi ils lançaient cet assaut contre nous. Nous ne sommes pas concernés par les problèmes de cohabitation avec nos voisins de Béchar Djadid», ont indiqué les deux Gabonais. Ils assurent avoir été sauvés in extremis du lynchage par l’intervention des services de police. Certains ont été sommés de partir de Béchar pour rejoindre Oran, d’autres Adrar et Tamanrasset, en attendant que la situation se calme, assurent-ils. «Nous, nous avons préféré rester sur place mais ne savons pas où aller. Nous sommes en train de mendier dans la rue», ajoutent-ils. Le président de l’APC de Béchar, interrogé sur ces événements qui ont secoué sa commune, a répondu être intervenu personnellement dans un cadre humanitaire pour conseiller aux Subsahariens de quitter ces locaux abandonnés depuis longtemps, devenus refuge de marginaux. Selon sa déclaration, il aurait reçu plusieurs plaintes de citoyens dénonçant les agissements néfastes et insupportables de certains de ces ressortissants étrangers. L’interposition des services d’ordre pour mettre fin aux heurts a permis de ramener le calme, en utilisant des bombes lacrymogènes pour disperser les protagonistes. Mais l’information selon laquelle un nouveau-né serait décédé n’a pas été confirmée. Un résidant du faubourg Béchar Djadid, qui compte 60 000 habitants étrangers aux événements, raconte que «les Subsahariens ont été accueilli il y a quelques années avec hospitalité, mais ils n’ont pas respecté cette hospitalité en commettant des actes délictuels et plusieurs autres atteintes aux mœurs locales contraires aux traditions de la population locale». La tentative d’agression perpétrée par des Subsahariens contre une fillette de 10 ans a mis le feu aux poudres et les jeunes de Béchar ont voulu mener une expédition punitive. Ces migrants installés à Béchar comptent dans leurs rangs une minorité du Mali, pays voisin non encore stabilisé ; ce sont pour la plupart des ressortissants du Niger, Sénégal, Liberia, Côte d’Ivoire, Guinée-Conakry, Cameroun et Gabon. Avant que ne s’installe durablement la pénurie de la main-d’œuvre qualifiée, ces Subsahariens étaient arrêtés aussitôt entrés en Algérie et reconduits aux frontières. Mais depuis quelques années, ils sont devenus des «bienvenus» car ils ont remplacé la main-d’œuvre locale qui rechigne à effectuer des travaux pénibles et rebutants. Ils sont employés dans le secteur public mais surtout chez des privés. Selon des témoins, ce sont les maçons et manœuvres maliens qui sont le plus appréciés et jugés infatigables travailleurs. Mais comme partout face à la crise du logement, ces étrangers, souvent accompagnés de leurs familles, squattent des locaux professionnels qui se trouvent dans un état de détérioration avancée dont les jeunes ne veulent pas à cause de leur emplacement inapproprié. Un projet mal conçu et réalisé dans la précipitation qui a coûté des centaines de milliards.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire