mardi 5 avril 2016

Au moins 28 banques allemandes citées dans les Panama Papers

Une trentaine de banques allemandes, parmi lesquelles Deutsche Bank et Commerzbank, ont eu recours aux services du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, au cœur d’un vaste scandale d’évasion fiscale, a rapporté hier soir le journal allemand Süddeutsche Zeitung. «Au moins 28 banques allemandes ont eu recours ces dernières années aux services du cabinet Mossack Fonseca», écrit le quotidien de Munich (sud), membre du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) qui a exploité les 11,5 millions de documents provenant de ce cabinet panaméen et mis au jour le recours aux paradis fiscaux de nombreuses personnalités. Les documents, d’abord obtenus par la Süddeutsche Zeitung début 2015, ont ensuite été partagés par l’ICIJ entre 370 journalistes de 70 pays. Selon ce journal, les banques allemandes ont «créé ou administré chez (Mossack Fonseca) plus de 1200 sociétés-écrans pour leurs clients». A elle seule, Deutsche Bank, première banque allemande, a utilisé «jusqu’en 2007 plus de 400 sociétés offshore», écrit le quotidien, selon lequel «plusieurs milliers d’Allemands ont utilisé les sociétés-écrans de Mossack Fonseca». Parmi les principales autres banques allemandes ayant utilisé les services de Mossack Fonseca figurent Commerzbank, Dresdner Bank ou encore BayernLB. Des banques régionales ont également fait appel au cabinet panaméen, poursuit Süddeutsche Zeitung, sans donner leurs noms. Les banques incriminées ont toutefois déclaré avoir «changé ces dernières années leur politique», précise le quotidien. Commerzbank a ainsi déclaré avoir «changé de cap de façon conséquente» depuis 2008. Chez Deutsche Bank, «nous reconnaissons totalement l’importance de ce problème» et «nous avons amélioré nos procédures d’accueil des clients et de vérification sur les personnes avec qui nous faisons des affaires», avait réagi plus tôt dans la journée la première banque allemande. Berlin espère que les révélations des Panama Papers vont donner un coup de collier à la lutte contre le blanchiment d’argent et la fraude fiscale et que les Etats qui favorisent certaines pratiques vont reconnaître que celles-ci n’ont «pas d’avenir». «Nous espérons que le débat actuel va contribuer à augmenter la pression», a ainsi déclaré hier matin Martin Jäger, porte-parole du ministre des Finances Wolfgang Schäuble, dont ce sujet est un cheval de bataille depuis plusieurs années.

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