mardi 5 avril 2016

Paradis fiscaux : Les comptes secrets des riches et des puissants

Des dirigeants politiques, des célébrités de premier plan et des dizaines de milliardaires figurent parmi les personnalités mentionnées dans ce qui semble la plus grande fuite de documents de l’histoire. L’enquête planétaire effectuée par plus d’une centaine de journaux, qui porte sur une période de quelque 40 années, révèle comment certaines des personnalités les plus puissantes du monde ont dissimulé leur argent dans des paradis fiscaux.   Voici les principales révélations faites dimanche sur la base des documents provenant du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, classées par catégories de personnes concernées. Les dirigeants politiques Des proches du président russe Vladimir Poutine, aidés par des banques et d’autres entreprises, seraient impliqués dans un détournement de quelque 2 milliards de dollars en utilisant des sociétés-écrans, obtenant ainsi de l’influence auprès des médias et de l’industrie automobile. Le Kremlin a accusé le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) d’avoir lancé une «campagne d’information mensongère». — Le Premier ministre islandais, Sigmundur David Gunnlaugsson, et sa femme ont également utilisé une société offshore, Wintris Inc, pour occulter des millions de dollars d’investissements dans les trois principales banques du pays lors de la crise financière. Il a nié toute malversation, mais fait face à un vote de confiance cette semaine.  — Deux responsables politiques, qui ont construit leur réputation en prônant une plus grande transparence : le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre britannique, David Cameron, ont des membres de leurs familles liés à des sociétés offshore. — Le roi Salmane d’Arabie Saoudite et les enfants du président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, et du Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif contrôlent également des sociétés offshore. — Le président argentin Mauricio Macri a été membre du directoire d’une société offshore enregistrée au Bahamas, mais «il n’ jamais eu de participation au capital de cette société», a assuré son gouvernement. — Des personnes mandatées par le président ukrainien, Petro Porochenko, ont eu recours aux services de Mossack Fonseca pour créer une société dans les îles Vierges britanniques. Les milieux économiques — Plus de 500 banques, filiales et succursales ont travaillé avec Mossack Fonseca depuis les années 1970 pour aider leurs clients à gérer des sociétés offshore. Plus de 1100 sociétés ont ainsi été mises en place par l’intermédiaire d’UBS et 2300 par l’intermédiaire de HSBC et ses filiales. — 29 milliardaires figurant sur la liste de Forbes des personnes les plus riches au monde sont mentionnés. Le monde du crime organisé — Le cabinet d’avocats panaméen a travaillé avec au moins 33 personnes et sociétés figurant sur la liste noire des Etats-Unis en raison de liens entretenus avec des barons mexicains de la drogue, des organisations terroristes ou des Etats voyous, incluant la Corée du Nord. — Parmi les clients du cabinet figurent aussi des responsables de chaînes de Ponzi, des fraudeurs fiscaux ainsi qu’un homme d’affaires américain (condamné pour s’être rendu en Russie afin d’avoir des rapports sexuels avec des orphelins mineurs), qui a signé des papiers pour des sociétés offshore pendant sa détention en prison. — Les fichiers identifient une personne qui a affirmé avoir organisé une campagne de versements illégaux à hauteur de 50 000 dollars destinés à payer les cambrioleurs du Watergate aux Etats-Unis. Le monde du sport — Un membre du comité d’éthique de la Fédération internationale de football (FIFA), Juan Pedro Damiani, a eu des liens d’affaires avec trois hommes inculpés dans le scandale de corruption qui touche l’instance dirigeante du football mondial : l’ancien vice-président de la Fifa, Eugenio Figueredo, ainsi qu’Hugo Jinkis et son fils, accusés d’avoir versé des pots-de-vin pour les droits de diffusion en Amérique latine. — Le meilleur joueur mondial de football, Lionel Messi, et son père sont accusés de posséder une société offshore, Mega Star Enterprises, un nom qui apparaît en juin 2013, au lendemain de l’ouverture d’une enquête par les autorités espagnoles. — Le président suspendu de l’UEFA, Michel Platini — interdit pour six ans de toute activité dans le football pour avoir reçu 2 millions de dollars de l’ex-président de la Fifa, Sepp Blatter — a eu recours à Mossack Fonseca pour administrer une société offshore créée au Panama en 2007.     

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