mercredi 6 avril 2016

Des médias victimes de cyberattaque

Le webzine Inkyfada, chargé du volet tunisien des Panama Papers, a indiqué hier avoir été victime d’une «grave attaque informatique», quelques heures après la mise en ligne des premières informations sur ce dossier planétaire. «Notre site subit une grave attaque informatique. Les pirates ont réussi à publier de fausses informations en notre nom», a indiqué Inkyfada sur son compte twitter. «Pour des raisons de sécurité, nous sommes contraints de mettre le site hors ligne. Le temps de faire face à cette attaque», est-il précisé. La directrice éditoriale de Inkyfada, Monia Ben Hamadi, a confirmé à l’AFP que le site avait été désactivé «le temps notamment de supprimer l’article altéré par les pirates». «L’attaque a été orchestrée de plusieurs endroits. Pour le moment, nous avons identifié les postes, mais pas les personnes» à l’origine du piratage, a-t-elle ajouté. Selon elle, Inkyfada, toujours indisponible dans l’après-midi, devait de nouveau être accessible d’ici la fin de la journée. Dans un communiqué, Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé «vigoureusement cette cyberattaque qui démontre combien le journalisme d’investigation fait encore peur en Tunisie». «Le pays a pourtant plus que jamais besoin de ces publications courageuses qui renforcent le droit et la liberté d’information et donnent l’exemple dans la région», a déclaré la responsable de RSF pour l’Afrique du Nord, Yasmine Kacha. Inkyfada avait commencé à publier lundi soir des informations sur l’implication de Tunisiens dans l’affaire des Panama Papers. Sur la base du premier article, une seconde personnalité tunisienne a été mentionnée hier, mais «le seul nom révélé pour l’instant est celui de Mohsen Marzouk», a insisté le webzine. Ex-responsable de la première force politique du pays, Nidaa Tounes, Mohsen Marzouk vient de lancer son propre parti. Selon Inkyfada, il est cité dans des documents du cabinet d’avocats panaméen à la suite d’une demande de renseignements — manifestement restée sans suite — pour la création d’une société offshore. Dans une déclaration à la radio privée Mosaïque FM, Mohsen Marzouk a «nié en bloc», dénonçant «une histoire inventée de toute pièce». Le ministre de la Justice, Omar Mansour, a de son côté indiqué dans un communiqué qu’il avait autorisé le procureur général près la cour d’appel de Tunis à suivre le dossier Panama Papers et à «mener des enquêtes si nécessaire».  

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