mardi 26 avril 2016

Hommage à Arezki Idjerouidène

Notre ami Arezki Idjerouidène vient de nous quitter à jamais. Il a tiré sa révérence ce samedi 23 avril 2016, succombant à une longue maladie contre laquelle il avait courageusement lutté des années durant. Son parcours ponctué de souffrances et de challenges, hors de portée du plus grand nombre, est tout simplement admirable. Né à Iflissen, une localité maritime située entre Azeffoun et Tigzirt (Grande Kabylie), il passa l’essentiel de son enfance à Tizi Ouzou où ses parents se sont installés pour fuir la pauvreté de cette localité qui n’avait rien à offrir. Orphelin de mère à sa naissance, il endura les pires souffrances durant sa prime enfance. Il en sera profondément marqué, mais ne confiera ses mauvais souvenirs qu’à ses meilleurs amis. De santé fragile et issu d’une famille très pauvre, notre ami avait, très jeune déjà, dû se battre sur plusieurs fronts pour soutenir les siens et poursuivre, non sans difficulté, des études qui seront couronnées de succès par l’obtention d’une licence en droit. Son exil forcé en France (en tant que militant de la cause berbère, Arezki courrait le risque d’être arrêté par les services de sécurité algériens) le contraindra, par souci de survie, à y créer une activité commerciale. Il investira les domaines du tourisme et du transport, avec la création d’une agence de voyages et d’une entreprise de logistique, ouvrant ainsi la voie à ce qui allait devenir le groupe GoFast et ses nombreuse filiales, parmi lesquelles la compagnie Antinea aujourd’hui disparue et l’emblématique Aigle Azur, particulièrement appréciée en Algérie. De son combat pour la sauvegarde de l’identité berbère, il gardera éternellement la fibre qui le poussa, lorsqu’il lança la compagnie Aigle Azur, à utiliser la langue amazighe pour les annonces d’usage au moment du décollage et de l’atterrissage de ses avions. Arezki Idjerouidène a été atteint, au milieu des années 1990, d’une longue maladie contre laquelle il s’est battu courageusement et a fini  par vaincre, non sans en subir les séquelles qui seraient probablement à l’origine de son décès inattendu. Au début de l’expansion du groupe GoFast, correspondant à l’ouverture économique que l’Algérie avait entamée en 1990, c’est tout naturellement qu’Arezki Idjerouidène a mis son entreprise spécialisée dans la logistique (transport de marchandises par charters et navires) au service de son pays d’origine auquel il voue un attachement sans faille. Il desservira, non sans efficacité, les chantiers pétroliers et, plus tard, ceux de nombreuses autres grandes infrastructures en construction (métro et tramway d’Alger). Lorsque l’Algérie est victime d’un embargo aérien, dans les années 1990, il met à la disposition de son pays la compagnie Antinea qu’il venait de créer, effectuant des liaisons entre les plus grandes villes françaises et algériennes. La compagnie Aigle Azur, qui fait aujourd’hui partie du quotidien des Algériens, lui succédera avec toute l’efficacité que de nombreux voyageurs lui reconnaissent. En dépit de toutes les difficultés qu’on lui a injustement fait subir, Arezki Idjerouidène est resté attaché à l’Algérie où son groupe a, aujourd’hui, un profond ancrage. Cet attachement viscéral à son pays, Arezki Idjerouidène l’a notamment prouvé à l’occasion du séisme de Boumerdès (mai 2003) en assurant plusieurs semaines durant un pont aérien entre la France et l’Algérie, acheminant vers l’Algérie ses propres dons, ceux de nombreux Français et Algériens expatriés. Il ne souffla mot de ce généreux geste qu’à ses amis intimes. Le groupe GoFast et, plus particulièrement, la compagnie Aigle Azur subissent sur son instruction de profondes restructurations visant à moderniser leur management et à augmenter leur compétitivité. C’est ainsi que de nouveaux actionnaires (chinois et français) font leur entrée dans le capital d’Aigle Azur pour conforter sa surface financière et élargir son marché jusqu’aux lointaines contrées de Chine. Avec le sentiment du devoir accompli, Arezki Idjerouidène se retire de la gestion directe de GoFast-Aigle Azur pour ne garder que les attributs de propriétaire, à savoir la présidence des conseils d’administration du groupe et de ses filiales. Il commençait à peine à jouir du repos auquel il ouvrait naturellement droit de par les souffrances physiques qu’il avait stoïquement endurées et les efforts qu’il avait inlassablement déployés, pour parvenir à ces indéniables succès entrepreneuriaux que sont, notamment, GoFast et sa filiale Aigle Azur A  notre regretté ami, nous disons adieu, mais aussi et surtout bravo !  

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