Les manifestants dénoncent «la provocation» de la police et réclament la libération des jeunes arrêtés. La ville d’El Esnam, à 10 km à l’est de Bouira, a perdu, durant deux jours, sa tranquillité habituelle. Hier, un calme prudent semblait revenu après les affrontements qui ont duré des heures, dans la nuit de dimanche, entre manifestants et forces antiémeute. La population accuse les policiers de provocation. «Ils ont tabassé un jeune et ils continuent d’opérer des interpellations», dénonce Mahmoud Bouchalkia, ancien animateur du mouvement citoyen. Il n’a pas terminé son témoignage qu’un fourgon de police banalisé s’arrête devant nous, la porte s’ouvre, une dizaine de policiers en civil sortent et embarquent un jeune. D’autres réussissent à s’échapper. L’interpellation du jeune homme suscite l’ire de nombreux citoyens, qui bloquent la RN5 à l’aide de pneus et autres objets hétéroclites. Selon les témoignages, la police aurait opéré 18 interpellations durant la nuit de dimanche et 5 autres dans la journée d’hier. Les manifestants dénoncent «la provocation» de la police et réclament la libération des jeunes arrêtés. Exacerbés par les propos du chef de la sûreté de wilaya qui a accusé le jeune d’«agression contre des policiers», des citoyens ont qualifié d’«irresponsable» la déclaration faite par Mekhalfi Boubkeur à notre site elwatan.com. «C’est la goutte qui a fait déborder le vase. Sinon, comment expliquer que le chef de la sûreté de la wilaya déclare que le jeune agressé par la police dans la nuit de vendredi dernier était en état d’ébriété et que c’est lui qui s’est attaqué à des policiers en civil», dénoncent des habitants, qui exigent non seulement des sanctions contre les éléments de la Brigade mobile de la police judiciaire (BMPJ), mais aussi des excuses officielles. Le maire de la commune, Hellal Ahmed, qui a réussi à convaincre les manifestants de libérer la route, a appelé les services de police à cesser toute interpellation afin de trouver une solution à ce conflit. Le jeune Merdoud Mohamed, 35 ans, mécanicien de son état, victime de cette agression, est toujours hospitalisé à l’EPH Mohamed Boudiaf. Il parle de «provocation répétée» de la police. «Il était 22h. J’ai été roué de coups. Les policiers ont ensuite fait appel à leurs collègues, qui sont venus en véhicule de la BMPJ. Au commissariat, des policiers m’ont également agressé», témoigne la victime, évacuée vers l’hôpital de Lakhdaria avant d’être acheminé vers l’EPH Mohamed Boudiaf de Bouira, où il a subi, dimanche, une opération chirurgicale après une luxation de l’épaule gauche. «Je ne vais pas me taire, je réclame justice contre ces policiers qui m’ont agressé», dit-il. Selon des sources, une commission d’enquête a été diligentée sur instruction du patron de la DGSN, le général-major Abdelghani Hamel, pour faire la lumière sur cette affaire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire