dimanche 24 avril 2016

«Le MAK et le pouvoir poussent au pourrissement»

Lors d’une conférence-débat animée dans la région d’Oum El Bouaghi à l’occasion de la célébration du 36e anniversaire du Printemps berbère, le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Mohamed Nebbou,  s’en est pris au MAK présidé par Ferhat Mhenni et dénonce le mépris et l’indifférence du pouvoir vis-à-vis du peuple. Pour le FFS, «l’apparition d’un mouvement séparatiste en Kabylie est intimement liée à l’état de déliquescence générale» dans lequel le pouvoir a plongé le pays. «C’est un mouvement jusque-là minoritaire, mais la déliquescence de l’Etat, l’absence de projet de développement, l’obstruction des perspectives d’avenir pour une jeunesse privée du droit au travail, de l’exercice de ses libertés, de son épanouissement social, politique et culturel... toutes ces raisons poussent les jeunes de Kabylie à protester et à reprendre des mots d’ordre séparatistes qui faisaient rire les gens il y a quelque temps», explique M. Nebbou, pour qui la colère et le désarroi des jeunes de Kabylie sont semblables à ceux des jeunes de toutes les régions d’Algérie. «On ne peut pas imaginer le destin et l’avenir de la Kabylie en dehors du destin national commun de toute l’Algérie. Le destin de la Kabylie est lié au destin de toutes les régions d’Algérie», tranche le premier responsable du FFS. M. Nebbou accuse certaines parties au pouvoir de pousser au pourrissement et de faire dans la provocation pour satisfaire leurs intérêts particuliers et d’autres à instrumentaliser la région et la colère légitime de la jeunesse pour se repositionner sur la scène politique. En somme, selon le FFS, il y a une jonction, qui se faitsur le dos de la jeunesse, entre les intérêts particuliers qui ont définitivement rompu avec le sens de l’intérêt national et travaillent au démantèlement de l’Etat qu’ils ont participé à dépouiller. «L’Algérie, déplore le leader du plus vieux parti de l’opposition, est en train d’être gangrenée par la banalisation du crime et du scandale.» La crise qui secoue l’Algérie, est d’abord, de l’avis de M. Nebbou, «politique et morale avant d’être économique, sociale et culturelle». «C’est la crise politique et morale qui a généré la dictature, le mépris, le clientélisme, la corruption, la criminalité sous toutes ses formes. Quand la corruption et la gabegie se chiffrent en milliards de dollars chaque année c’est d’abord un problème politique», note le premier responsable du FFS, qui pense qu’«il n’existe pas de patriotisme là où prolifère la corruption à grande échelle». Face à cette situation des plus alarmistes, le FFS pense que seule la construction d’un consensus national peut donner un nouveau souffle à cette Algérie meurtrie. «Nous allons continuer à faire le tour du pays, commune par commune s’il le faut, pour parler avec nos compatriotes, entendre ce qu’ils ont à nous dire et partager avec eux nos craintes et nos espoirs», affirme M. Nebbou. Par ailleurs, le FFS envisage de prendre à témoin les citoyens pour leur expliquer qu’«un parti politique engagé pour la construction démocratique d’un Etat de droit n’a pas vocation à jouer au pompier pour les incendies qu’allume un pouvoir que l’histoire a déjà condamné».  

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