lundi 4 avril 2016

L’OIT lance le Famos Check

Dans le souci de soutenir le développement de l’entrepreneuriat des femmes en Algérie, sous le slogan «Promouvoir un travail décent pour tous»,  le bureau de l’Organisation internationale du travail (OIT) pour les pays du Maghreb a organisé, hier à Alger, un atelier pour le lancement officiel du Famos Check. Cet outil, développé par le bureau d’Alger, est à la disposition des organisations de services financiers et non financiers aux petites entreprises gérées par des femmes, leur permettant d’auto-évaluer les disparités entre les sexes qui existent dans leurs structures, leurs politiques et leurs services. D’après les organisateurs de cet événement, il a pour principale mission d’aider à mieux évaluer les services offerts à ces PME gérées par des femmes. Soutien à la femme entrepreneure Pour Mohamed Ali Deyahi, directeur du bureau d’Alger de l’OIT, cet outil est une des actions du grand projet «Femmes pour la croissance» lancé en 2015 et financé par le département d’Etat américain. Il a pour objectif global d’augmenter le nombre des entreprises et microentreprises dirigées par des femmes dans le but de générer des emplois. «D’après une récente étude réalisée par le Bureau international du travail (BIT) portant sur la situation des femmes au travail et publiée le 8 mars dernier, il est révélé que les pays d’Afrique du Nord et des Etats arabes continuent d’établir des politiques qui ne contribuent pas à une plus grande intégration socioéconomique de la femme», affirme M. Deyahi. Et d’ajouter : «La qualité du travail et les progrès accomplis pour surmonter les obstacles rencontrés par les femmes afin d’accéder à un travail décent sont aussi inquiétants. Pis encore, elles sont souvent sous-estimées et orientées vers l’essentiel des responsabilités familiales. Ce qui réduit nettement leurs opportunités à participer à la vie politique, économique, sociale et à la prise de décision sur le même pied d’égalité que les hommes.» La femme marginalisée du marché du travail M. Deyahi s’appuie sur les chiffres dévoilés par l’OIT quant au taux de participation des femmes à la population active en régression. Durant la période 1995 à 2015, ce taux est passé de 52,4% à 49,6%. Les chances d’accès des femmes au marché du travail sont inférieures de 27% à celles des hommes. L’Algérie n’est pas en reste de cette tendance mondiale. «Pour ne citer que le taux de chômage des femmes diplômées de l’enseignement supérieur, il est estimé à 51% contre 8,6% chez les hommes. Dans un contexte dominé par des attitudes sociétales et les normes sociales inégalitaires, nous jugeons essentiel de développer les capacités managériales, les degrés de compétences et la capacité d’actualiser en permanence l’expertise technique des femmes chefs d’entreprise. Notre but est d’assurer et renforcer le suivi de 1200 femmes en ces jalons de différenciation. Nous voulons aussi assurer un appui dans le cadre d’un processus de positionnement de ces femmes chefs d’entreprise dans un environnement économique concurrentiel et ouvert aux marchés mondiaux», explique M. Deyahi.  Pour José Manuel Medina, conseiller technique principal au bureau de l’OIT pour les pays du Maghreb, le renforcement de l’entrepreneuriat féminin dans la région MENA constitue actuellement une riche occasion d’engager plus de femmes dans l’économie nationale. «Le taux de chômage reste très élevé dans la région par rapport à celui dans le monde. Il est estimé à 18,9% contre une moyenne mondiale qui ne dépasse pas les 6,4%. Il en est de même pour le taux d’emploi, relativement faible, qui avoisine les 19,7% comparé à 47,8% dans le monde. Nous avons commencé par la formation de 60 formateurs établis au Maroc (25) et en Algérie (35) sur des outils pour la création de microentreprises, à commencer par la création d’une PME, la gestion de cette entreprise puis l’éducation financière», a conclu M. Medina.

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