Revendiquée depuis l’indépendance par la société civile et notamment l’Association du 27 Février 1962 qui organise chaque année, depuis deux décennies, une rencontre scientifique sur la révolte populaire déclenchée à Ouargla, la proclamation officielle de cette journée comme date emblématique de l’unité nationale n’a pas été annoncée par le secrétaire général du ministère des Moudjahidine. Représentant Tayeb Zitouni annoncé à Ouargla pour ces festivités mais qui a eu un empêchement de dernière minute, c’est finalement le directeur du Musée national du chahid qui a lu l’allocution du ministre. Un discours ordinaire relatant des faits d’armes de la région, encensant les héros de cette journée mémorable, sans pour autant prononcer les mots que la nombreuse et multi générationnelle assistance attend depuis l’indépendance. Le président de la République a pourtant salué, le même jour, dans une lettre, le valeureux combat du peuple sahraoui pour l’indépendance. Pas un mot pour celui de Ouargla qui, rappelons-le, a dit non «un certain 27 février 1962» à la séparation du Sahara algérien. Les officiels reconnaissent bien que «le soulèvement de Ouargla constitue une étape dans la lutte du peuple algérien contre l’occupation et un rejet clairement exprimé des tentatives coloniales de séparation du Sahara du reste du pays». Des paroles entendues chaque année de la bouche du ministre des Moudjahidine de l’heure, des historiens invités au colloque qui ressassent chaque année les mêmes faits historiques sans pour autant obtenir cette fameuse reconnaissance officielle de la participation active, voire déterminante de cette région dans la lutte pour la Libération nationale. Une reconnaissance prise à bras-le-corps par plusieurs générations d’acteurs associatifs, y compris le Mouvement des chômeurs qui a exigé, lors de sa grande manifestation du 13 mars 2014, une valorisation culturelle et historique du Sud dans la nomenclature des fêtes nationales mais aussi dans le programme scolaire. En visite à Ouargla l’année dernière, à l’occasion de la commémoration de ce soulèvement populaire, Tayeb Zitouni avait officiellement annoncé que les festivités de l’année 2016 seraient élargies à tout le territoire national, voire délocalisées chaque année dans une région du pays pour mieux faire connaître cette date méconnue des Algériens. Une année plus tard, le 27 février 1962 se résume à un mini-séminaire, un semi-marathon et une horrible stèle à Souk El Hadjar.
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