Total Lubrifiants s’est installé en Algérie dès 2007. Le groupe français formule ses lubrifiants minéraux chez Sonatrach. Ils sont issus des huiles de base subventionnées par l’Etat. Néanmoins, cette subvention n’apparaît pas dans la réalité du marché qui est de fait non administré. En réalité, Total et les autres formulateurs qui bénéficient des huiles de base de Sonatrach vendent leurs lubrifiants dans un marché libre, qui ne reflète pas la subvention. Total bénéficie d’une position de privilégié dans la mesure où il transfère chaque année ses dividendes sans déduire la valeur des subventions sur les prix des huiles de base (plus chères d’au moins 40% par rapport aux prix à l’international) au moment où les lubrificateurs nationaux sont obligés d’avoir des autorisations spéciales pour exporter leurs lubrifiants issus des huiles de base subventionnées. Mieux encore, Total Lubrifiants Algérie n’a toujours pas réalisé son unité de production de lubrifiants qu’il s’était engagé à construire. Il continue à sous-traiter chez Sonatrach et à importer une grande partie de ses lubrifiants de Dubaï, Tunis et de France. Les cinq formulateurs activant en Algérie dont deux produisent la 5w40 et toute la gamme de lubrifiants synthétiques et semi-synthétiques ne bénéficient pas du même traitement au niveau de la raffinerie d’Arzew, où Total Lubrifiants Algérie formule ses huiles avec le personnel et les moyens de la raffinerie. Interrogées sur cette position de privilégié, des sources proches de Sonatrach expliquent que Total Lubrifiants Algérie SPA commercialise les différents grades de lubrifiants en Algérie dans le cadre du contrat de blending avec Sonatrach. La gamme commercialisée sur le marché national comprend les huiles moteur (essence et diesel), transmissions et autres huiles industrielles. Ces lubrifiants sont enlevés en vrac à Arzew et conditionnés en bidons de 5 litres et en fûts de 200 litres au niveau de son unité de conditionnement sise à Chéraga. Revenant sur la relation entre Sonatrach et Total, nos interlocuteurs affirment que les deux groupes sont liés par deux contrats. «Un contrat de vente et d’achat des huiles de base de Sonatrach pour des quantités comprises entre 800 TM et 1000 TM maximum par mois. Le deuxième contrat porte sur le façonnage des huiles de base. Il s’agit d’un engagement de Sonatrach à façonner, emballer, stocker et charger pour le compte de Total les produits finis. La capacité de production des huiles finies de la raffinerie d’Arzew est actuellement de 110 000 tonnes/an», précisent nos sources. Celles-ci ajoutent par ailleurs que Total importe les huiles synthétiques pour les commercialiser sur le marché national et compléter ainsi son offre pour occuper une part de l’ordre de 15%. «Le marché algérien des lubrifiants est estimé à 162 000 tonnes en 2016. Il croît à raison de 3% annuellement». Qu’en est-il alors de la place de Naftal ? A cette question, nos interlocuteurs répondent : «Naftal est le principal distributeur de lubrifiants. Il détient plus de 60% du marché national, suivi par les distributeurs privés nationaux avec une part de plus de 20%.» Sur la problématique de la commercialisation de l’huile moteur 40, nos sources précisent que cette gamme «grade Naftilia 40 (huile moteur essence) est utilisée uniquement par les anciens véhicules légers, alors que la grade Chiffa 40 (huile moteur diesel) est très utilisée par les véhicules lourds et industriels.» Pour son retrait du marché, nos sources n’ont donné aucune réponse.
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