vendredi 2 septembre 2016

Éducation : Ce qui va changer à la rentrée

Plus de 8 millions d’élèves sont attendus pour cette nouvelle rentrée 2016/2017. Alors que les modalités du nouveau bac n’ont pas encore été dévoilées, le ministère affiche les nouveautés pour cette année. Laazize Arab, inspecteur central au ministère de l’Education, a accepté de nous en livrer quelques-unes. Des programmes réécrits Pour cette rentrée scolaire 2016/2017, l’équipe du ministère a axé ses efforts beaucoup plus sur le côté pédagogique, à savoir les nouveaux programmes qui seront installés à partir de cette année. Sont concernés en particulier le premier palier du cycle primaire et le premier palier du cycle moyen. Des programmes réécrits à partir de documents de référence qui sont la loi d’orientation de 2008 qui est inspirée de la Constitution. A partir de cette loi d’orientation, la commission nationale des programmes a élaboré des documents de travail, à savoir le référentiel des programmes et le guide méthodologique des programmes. Et c’est à partir de ces documents que les programmes ont été conçus et réécrits. Cette opération va se poursuivre pour les années à venir et pour les niveaux supérieurs, à savoir les 3e, 4e et 5e années pour le cycle primaire et les 2e, 3e et 4e années pour le cycle moyen. Les programmes du cycle secondaire ne sont pas en reste et vont sûrement subir le même changement. 2 livres pour les 1re et 2e années primaires La grande nouveauté de cette année est que les élèves de 1re année et 2e année n’auront que deux manuels scolaires. Bien évidemment, il ne s’agit pas d’une compilation. L’équipe du ministère a plutôt cherché à regrouper les matières scientifiques, à savoir les mathématiques, les sciences et la physique dans un même manuel. Ils ont fait de même pour les matières littéraires qui sont la langue arabe, l’éducation islamique et l’éducation civique. Concernant l’histoire et la géographie, ces deux matières ne concernent pas les élèves des deux premières années et ne vont être enseignées qu’à partir de la 3eme année primaire. Cela permet donc d’alléger les cartables et donc de répondre à la revendication des parents. On aura donc 4 nouveaux livres au primaire. A ces livres seront greffés des cahiers d’activités sur lesquels l’élève pourra s’exercer. Il faut savoir que ces manuels ont été conçus par des auteurs algériens et sont passés par différentes étapes, à savoir l’accompagnement par le ministère de l’Education nationale, celle de l’évaluation par les inspecteurs du terrain qui ont lu et évalué les manuels dans toutes leurs moutures. Ils ont aussi fait des rapports par rapport à ça afin d’apporter tous les rectificatifs possibles. La dernière étape était celle de l’homologation. 80% des textes sont d’auteurs algériens Après les nombreuses polémiques sur l’identité, je pense que ces nouveaux manuels avec les nouveaux textes vont faire taire toutes les mauvaises langues. En effet, il est vrai que nous avons remarqué que dans nos livres, particulièrement dans les livres de littérature, à savoir le français, l’arabe et le tamazight, nous n’avons qu’entre 2 et 4% d’auteurs algériens. Et c’est l’un des plus grands problèmes auquel nous nous sommes attaqués. Nous avons alors inversé la tendance et inclus 80% de textes d’auteurs algériens. Les 20% sont bien évidement des textes d’auteurs de différents horizons. En fait, nous avons essayé à remédier à chaque polémique concernant les matières qui «posent problème», à savoir la langue arabe et la langue française, car même dans cette langue nous avons énormément d’auteurs de renommée internationale qui sont exploités dans le monde entier, sauf chez nous. Nous avons donc cherché de rectifier le tir. Je pense qu’on ne peut pas être plus nationaliste que ça. Une formation continue pour les nouveaux enseignants Pour les enseignants récemment recrutés, il faut savoir que le tri a été très sévère et très sélectif. En effet, sur près de 1 million de candidats, seuls 28 000 ont été retenus. La qualité y est. Cependant, malgré le fait que ces sélectionnés ont un diplôme universitaire, le côté pédagogique et didactique leur manque. Chose à laquelle nous avons remédié en les rassemblant durant le mois de juillet pour une formation de deux semaines assurée par les inspecteurs. Cette formation va se poursuivre. Ils auront droit durant chaque période de vacances (hiver et automne), à une formation allant d’une à deux semaines. Ils seront ainsi suivis tout au long de l’année scolaire, car notre but premier est la réussite de ces programmes. Concernant la liste d’attente des enseignants, nous allons faire appel à eux à chaque fois qu’on enregistrera un manque, ce qui nous évitera tout problème lié au manque d’encadreurs. Le tamzight enseigné dans 34 wilayas Avant même que tamazight ne devienne langue nationale et officielle, nous avons demandé aux directeurs de l’éducation d’ouvrir des classes à chaque fois que l’occasion se présente. Cependant, le gros problème auquel nous faisons face est le manque d’encadreurs. Tamazight sera enseignée dans 34 wilayas au lieu des 22 de l’année passée. Nous avançons progressivement et nous travaillons dans le but d’atteindre les 48 wilayas. Il faut savoir aussi que compte tenu du manque d’enseigants dans cette matière, les recrutements sont ouverts et de nombreux postes sont disponibles. Augmentation des heures de cours Cette année, et dans un souci de rentrer dans les normes internationales, les semaines de cours vont augmenter pour atteindre 36 semaines. Les élèves auront donc droit à 32 semaines de cours effectifs et 4 semaines d’évaluation. Des manuels conçus avec différents ministères Pour l’élaboration de ces manuels et afin d’éviter toute erreur possible, nous avons travaillé en collaboration avec différents ministères. D’abord, le ministère de la Culture pour les textes. On leur a demandé la permission de puiser dans les différentes productions de nos auteurs et écrivains et de prendre les textes qui conviennent avec le niveau de l’élève et ses capacités, requête qu’ils ont bien évidement acceptée. Concernant l’histoire, nous avons d’abord travaillé avec le ministère des Moujahidine et le Centre national de recherche en histoire de la Révolution de 1954. Cependant, étant donné que le programme d’histoire pour la 1re année concerne l’histoire antique, ils se sont excusés car ils ne sont pas spécialistes. Nous avons alors fait appel au Centre national de recherche en anthropologie historique qui est spécialiste en préhistoire et histoire antique. Ils ont alors vérifié les textes et les supports pédagogiques que nous avons insérés dans les manuels et ont tout approuvé. Et, finalement, concernant les livres d’éducation islamique, nous avons travaillé en collaboration avec le ministère des Affaires religieuses pour tout ce qui concerne les textes religieux et les versets coraniques. Toutes les sourate que nous avons mises dans les manuels ont été vérifiées et authentifiées par ce ministère.  

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