jeudi 23 février 2017

Médicaments : Seulement 60% des programmes sont délivrés

Deux cents dénominations communes internationales (DCI) sont en rupture de stock dans les officines et sans aucune alternative. La rupture des stocks de médicaments semble prendre de nouvelles proportions. Une crise qui affecte sérieusement des milliers de patients qui tentent, tant bien que mal, de se procurer leurs traitements. Ce qui ouvre la porte à toutes les dérives. D’ailleurs le phénomène «cabas» est de retour. Dégageant toute responsabilité, les opérateurs de la pharmacie réunis autour de la Fédération algérienne de la pharmacie (UNOP, Snapo et ADPHA) ont lancé hier un appel, lors d’une conférence de presse animée conjointement, aux pouvoirs publics afin de mettre fin à cette situation grave. Les opérateurs de la pharmacie, qui en ont gros sur le cœur, considèrent qu’il s’agit d’un problème de santé publique sérieux qui risque de devenir plus complexe à l’avenir. Le président de l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop) a déclaré que ce problème est récurrent. «Toutes ces perturbations ont pour origine des restrictions inédites qui, depuis plusieurs mois, affectent la délivrance des autorisations d’importations aussi bien pour les produits finis que pour les intrants des matières indispensables destinées à la fabrication locale», relève le Dr Kerrar. Et de signaler que seulement 60% des programmes ont été remis, et ce, avec des quantités très réduites. «Ces restrictions prennent la forme de décisions administratives unilatérales. Ces désordres persisteront tant que l’administration en charge de réguler le marché continuera à triturer en permanence des règles et des procédures qu’elle a elle-même édictées et à les changer à chaque fois sous le couvert de réaliser des économies de devises.» Cette rupture touche, a indiqué Fayçal Abed, vice-président du Snapo, toutes les classes thérapeutiques, de la cardiologie aux maladies respiratoires, en passant par la dermatologie, neurologie, gastroentérologie et l’ophtalmologie : «Ces classes thérapeutiques sont totalement absentes dans les pharmacies. Je précise qu’il s’agit de DCI et non pas de certaines marques.» Pour la présidente de l’Association des distributeurs pharmaceutiques algériens, Hassiba Boulmerka, la situation est grave et les pouvoirs publics doivent agir en urgence, car il s’agit de vies humaines. «Nous tenons surtout à informer publiquement toutes les instances concernées sur les menaces sérieuses que la désorganisation des circuits commerciaux fait peser sur l’approvisionnement régulier de notre marché», a-t-elle souligné, en mettant en garde sur l’aggravation de cette situation de rupture. «La Fédération algérienne de pharmacie en appelle à l’ouverture d’un dialogue sérieux et tient à dégager la responsabilité de ses entreprises-membres quant à la dégradation prévisible de la disponibilité et aux risques encourus par le patient algérien», a-t-elle ajouté. Nabil Mellah, membre de l’UNOP, a quant à lui fait une rétrospective de toutes les entraves qui touchent le marché du médicament et l’impact négatif y afférent. L’absence d’une réglementation claire et rigoureuse est à l’origine de tous les dysfonctionnements enregistrés.

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