Les moutons se vendent à des prix dépassant tout entendement dans la wilaya de Bouira, et ce, à une semaine seulement de l’Aïd El Adha, qui sera célébré vendredi et samedi prochains. En effet, les prix restés à un niveau abordable durant des semaines ont atteint des pics depuis le début de la semaine passée, ont attesté des chefs de famille rencontrés hier au niveau de plusieurs points de vente autorisés et même informels. «Le marché a enregistré une instabilité des prix», a-t-on regretté. A titre d’exemple, le bélier qui se vendait 30 000 DA la semaine dernière coûte aujourd’hui entre 35 000 et 40 000 DA, indique-t-on. Selon des éleveurs, le mouvement de hausse devrait se poursuivre jusqu’à la veille de la fête du sacrifice. Ces derniers accusent les revendeurs qui sont à l’origine de cette flambée. Au niveau des points de vente réglementés par les services agricoles de la wilaya, qui a autorisé l’installation de 24 sites à travers 19 communes, les prix sont hors de portée. «Il faudra compter autour de 45 000 DA pour l’achat d’un mouton», dit un père de famille, regrettant au passage que d’autres charges supplémentaires sont attendues à l’occasion de la rentrée scolaire. «Un salarié ne pourra jamais acheter un mouton à ce prix. Il a des priorités», ajoute-t-il. Les prix étaient restés à un niveau relativement bas et à la portée de tout le monde durant des jours, car la demande était faible en cette période, tente de nous expliquer un revendeur exposant une dizaine de bêtes dans un enclos grillagé, sur la RN18. D’autres sites sont érigés par des maquignons échappant à tout contrôle des services concernés. La ruée sur ces points de vente, tout au long de cette semaine, ne fera pas descendre les prix, a-t-on estimé. Des éleveurs de la région réputée pour l’élevage du cheptel de qualité ont de leur côté relevé que cette hausse était prévisible. «En plus des prix de l’aliment de bétail qui n’ont jamais connu de baisse, il y a aussi les charges de gardiennage et du transport», dit un agriculteur de la commune de Aïn Bessem, en précisant que les frais induits pendant les derniers mois étaient importants. «Parfois, il faut se rabattre sur le marché noir pour l’achat des aliments, comme l’orge, le son et autres déchets des céréales, dont les prix ne sont jamais descendus en dessous des 4500 DA le quintal», a-t-il déploré. A une semaine de la fête de l’Aïd El Adha à Bouira, il est difficile de trouver un mouton à un prix abordable.
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