Dans un rapport adressé au wali délégué d’In Salah ainsi que les directions du commerce, de la santé et de l’environnement de Tamanrasset, l’association Shams dresse un tableau peu reluisant du commerce de produits issus de l’industrie pétrolière dans la région. «La recrudescence de l’utilisation de fûts métalliques ou en plastique ayant servi à transporter des produits chimiques hautement toxiques pour l’usage humain ou animal est alarmante», note l’association qui relève que les revendeurs touchés lors d’une enquête de proximité effectuée dernièrement par les membres de l’association ont quasiment tous prétexté que ces produits étaient surtout destinés aux entreprises de bâtiment et strictement utilisés dans les chantiers de construction. Mais le sondage effectué auprès de la population a bien démontré que la principale cause de ce recyclage non réglementé de contenants industriels contaminés n’est autre que la crise d’eau enregistrée depuis plusieurs mois dans le Tidikelt et notamment durant la période estivale, ce qui a poussé la population à recourir à ce moyen abordable et pratique de stockage de l’eau à proximité des habitations. Pour Abdelkrim, habitant d’In Salah, «ces fûts sont disponibles chez des revendeurs qui en font commerce et vantent la solidité du produit, et comme ils ne grèvent en rien le budget familial contrairement aux citernes de stockage habituel, c’est pratiquement toutes les familles qui en font usage à In Salah pour avoir de l’eau à leur disposition». La situation ne saurait être plus grave, selon l’association Shams, dont le rapport note que l’utilisation de ces fûts ne touche plus uniquement les humains, mais également les animaux domestiques puisqu’ils sont également utilisés comme abreuvoirs et mangeoires pour le bétail. L’association a particulièrement interpellé les services de répression des fraudes pour l’ouverture d’une enquête officielle sur ce phénomène mettant en danger la vie de la population ainsi que la saisie et la destruction en urgence de ces fûts conformément aux disposition de la loi n°01-19 qui les classe comme déchets spécifiques dangereux. Ceci d’autant plus qu’un arrêté du wali de Tamanrasset vient appuyer ce texte en interdisant le colportage et la vente de ces fûts industriels sur le territoire de la wilaya de Tamanrasset. Fidèle à son engagement pour la préservation de l’environnement et l’accompagnement de la population dans la protection du milieu, l’association Shams a d’ores et déjà lancé une campagne de sensibilisation des habitants quant aux effets nocifs, voire dangereux de l’utilisation de ces fûts et demande une intervention urgente des entreprises pétrolières pour élargir leur système de contrôle d’hygiène et de sécurité en améliorant le contrôle de l’usage des fûts industriels.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire