Le secrétaire général du FLN accuse, par ailleurs, l’opposition de vouloir faire le lit d’une ingérence étrangère dans le pays et soutient qu’elle n’a pour objectif que les élections. Après tant de déconvenues, Amar Saadani tente de se replacer dans le jeu politique. Le secrétaire général du FLN, qui a vu son cercle d’influence se réduire au bénéfice d’Ahmed Ouyahia, veut reprendre la main. Après des attaques dans la presse, les deux leaders ont tenté ces derniers jours de calmer le jeu en appelant leurs militants à la retenue. Mais hier, lors d’une rencontre avec les étudiants du FLN à Zéralda, Amar Saadani a décidé de reprendre les hostilités. «Je n’ai aucun problème personnel avec Ouyahia, a déclaré M. Saadani. Mais sur le plan politique, je ne fais pas confiance à sa trêve.» Le secrétaire général du FLN faisait référence à l’allocution, prononcée la semaine dernière à Skikda par le chef du RND qui avait décrété une trêve entre les deux partis et présenté M. Saadani comme «un frère» et le parti comme «un allié stratégique au service de l’Algérie». Mais dans la course à la succession, les accalmies sont de courtes durées. Alors que le patron du parti essuie les échecs, Ahmed Ouyahia semble bénéficier des faveurs du Président ou du moins de son frère Saïd. C’est dans ce contexte, que le secrétaire général du FLN a une nouvelle fois remis sur le tapis son exigence de diriger le gouvernement. Cela est d’autant plus clair à ses yeux que le parti est «majoritaire à l’APN, aux APC et APW, mais également au Sénat», a affirmé M. Saadani qui continue de présenter sa formation politique comme majoritaire à la Chambre haute du Parlement, alors que les dernières sénatoriales n’ont pas changé le rapport de force entre les deux parti. Le RND restant majoritaire avec 43 sénateurs. Par ailleurs, l’ancien président de l’APN a annoncé la tenue d’un «grand meeting qui devrait regrouper les 36 partis politiques et la centaine d’associations» qui ont adhéré à son rassemblement. Mais également celle d’un meeting à la Coupole pour la jeunesse, avec pour slogan «La construction d’une muraille nationale», afin de sensibiliser les citoyens des dangers qui nous guettent à nos frontières. Autre cible de Amar Saadani : l’opposition accusée de vouloir faire appel aux puissances étrangères pour «nous protéger et sauver le pays». Pour M. Saadani, cette opposition, qui ne se «réunit que dans les salons des grands hôtels, ne s’intéresse qu’aux élections et ne se préoccupe pas de ce qui se passe dans le pays» est accusée d’avoir comme seul «programme» le pouvoir. Et de cibler Ali Benflis, président de Talaie El Houriat et ancien Premier ministre du président Bouteflika, qui avait dénoncé la situation de l’Algérie lors des assises locales de son parti en estimant que «l’impasse politique et la faillite économique dans lesquelles se trouve le pays ne seront pas sans conséquence au plan social». Pour le secrétaire général du Front de libération nationale, les Algériens n’oublient pas que «ceux qui sont dans l’opposition aujourd’hui et qui ont fait partie du pouvoir, ont applaudi et porté les réformes du Président dans le passé», a-t-il dénoncé. Cette nouvelle flèche contre l’opposition intervient alors que la presse internationale s’intéresse à l’Algérie et dresse un tableau noir de la situation économique et sociale du pays. Certains des titres n’hésitant pas à prédire une explosion sociale, si le prix du baril de pétrole ne connaît pas un rebond rapide. C’est dans ce contexte, que le secrétaire général du parti a décidé de répondre aux puissances étrangères accusées de vouloir s’en prendre à l’Algérie. «Certaines puissances étrangères n’acceptent pas l’indépendance des peuples, a affirmé le secrétaire général du FLN. Elles refusent que les peuples profitent de leur richesse comme en Algérie, car elles veulent mettre en place une nouvelle carte des pays arabes.» Et de s’exclamer : «Où sont les roses ? A Damas ? A Tripoli ? Et dire que certains continuent de parler de Printemps arabe !»
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